Ouest suisse du 20 au 28 juillet 2012

vendredi 20 juillet

Départ en fin de matinée avec passage pour faire les pleins (gazole et nourriture) à l'Intermarché de la Côte St André.

Voiron, Chambéry, Montmélian (vallée de l'Isère), Albertville, Ugine, Megève, St Gervais et arrêt pour la nuit à la halte ferroviaire de Servoz. Le temps est gris mais le paysage majestueux. D'ailleurs beaucoup d'usagers SNCF sont en tenue de randonneurs.


samedi 21 juillet

Passage à la pompe à Chamonix histoire de gaver le cc en gazole pas cher... enfin juste moins cher qu'en Suisse. Une kyrielle de motards (surtout en Harley-Davidson) nous précède... Nous patientons en observant les engins. Le paysage est tristounet avec ce ciel très gris et pluvieux.

Mais sur le versant suisse après le col de la Forclaz, voilà le soleil !

A Martigny, dans une région de vignes et d'abricotiers, nous prenons l'autoroute (vignette achetée 40 chf début juillet dans une station service proche de Lutry) et nous arrivons à Sion.

Vue sur les deux pitons:

côté Rhône, celui de Valère (120m) et son église forteresse

et côté montagne, celui du Tourbillon et son château maintes fois assiégé, reconstruit au XVème siècle puis ravagé par un incendie en 1788.


Après la pause repas sur le parking, pendant le créneau des heures gratuites, nous alimentons le parcmètre... 20cts ! et partons visiter l'église Notre-Dame de Valère...

La date des premiers travaux de construction du château de Valère est inconnue. D'après un document daté de 1049, la colline appartient - et c'est encore le cas aujourd'hui - au Chapitre Cathédral de Sion. Les murs de cet édifice ont été érigés aux XIIème et XIII siècles, tout comme les bâtiments d'habitation qui enserrent l'église et le château (plus modeste que l'édifice religieux) qui forment le bourg fortifié de Valère. Le château a servi de résidence aux chanoines jusqu'en 1798. Valère fut une véritable forteresse. Les murailles entourant l'église englobent encore de nombreux bâtiments.

Le sol de l'église suit par paliers successifs la déclivité du terrain : il est surélevé en deux fois de l'entrée jusqu'au choeur...

chapiteau historié d'époque romane
chapiteau historié d'époque romane


L'orgue (dernière photo), qui est le plus ancien orgue jouable au monde, fut construit vers 1435. C'est un spécimen rarissime sur une profonde carène en mélèze. Le buffet est peint sur les deux faces : fermé, nous pouvons voir l'annonciation; ouvert, à gauche, les épousailles mystiques de Sainte Catherine, et à droite, Marie-Madeleine aux pieds du Christ ressuscité.

Le temps passe vite et nous devons renoncer à nous rendre au château. On aurait dû être plus généreux avec le parcmètre !

Nous sortons de Sion par la route du Val d'Hérens pour monter au barrage de la grande Dixence à 2081m d'altitude, ce qui en fait le plus haut barrage-poids du monde. Avec ses 284m de haut, il a nécessité 5 900 000m3 de béton. Commencé en 1961, sa mise en eau a eu lieu en septembre 1966.Ces travaux n'étaient qu'un chapitre d'un aménagement ayant entraîné la percée d'une centaine de km de galerie d'adduction pour aller chercher les eaux de fonte glaciaire jusqu'au pied du Cervin.

nous sommes fin juillet, et il reste de la glace au pied du barrage!
nous sommes fin juillet, et il reste de la glace au pied du barrage!

 

 

 

Avec des pulls (~6°) visite (15 chf) au coeur du barrage qui fournit jusqu'à 1 600 millions de kWh par an.


nous montons en téléphérique jusqu'à son sommet...

le lac des Dix
le lac des Dix
vue plongeante
vue plongeante

et nous passons la nuit sur le parking au pied du barrage.

 

 

dimanche 22 juillet


Réveil frisquet : 4° dehors et le soleil n'éclaire pas ce versant...

Nous redescendons le val d'Hérens avec crochets vers Euseigne et ses "pyramides". Ce sont des colonnes de conglomérats morainiques peu résistants à l'érosion. Elles sont préservées de la destruction par leurs "coiffes" rocheuses en équilibre instable.


Dans la vallée du Rhône, nous bifurquons, entre Sion et Sierre (Siders), vers le Val d'Anniviers où un dispositif de saut à l'elastique est installé au dessus de la Navisence très encaissée.

A Vissoie nous empruntons l'itinéraire camion pour gagner Grimentz, puis le barrage de Moiry.

vue sur les chalets d'Hérémence
vue sur les chalets d'Hérémence
Niouc et son élastique
Niouc et son élastique
barrage de Moiry
barrage de Moiry

le lac de Moiry à 2249m, capacité de 77 millions de m3

rue de Brig en allant vers l'entrée du Stockalperscloss
rue de Brig en allant vers l'entrée du Stockalperscloss

Notre pause repas au pied du barrage est animée par les allées et venues de via-ferratistes...

Retour sur Sierre, achats d'abricots, une spécialité cantonale (chers et pas terribles) sur le bord de la route, puis arrêt à la gare de Visp (Viège) pour nous renseigner sur les tarifs du "Glacier Express" jusqu'à Zermatt. Heureusement, dans ce canton bilingue, l'employé parle français...

Quant aux tarifs, ils nous paraissent exagérés... 15,60 chf l'aller-retour, sans compter le stationnement payant à Täsch (4 chf pour deux heures), à 5 km de Zermatt, car Zermatt est une station sans voiture.

Nous reprenons la route, dont les panneaux ne "parlent" qu'allemand sans traduction française, et nous arrivons à Brig, gare frontière à la sortie nord du tunnel du Simplon (19,823 km), le plus long du monde.


Kaspar Jodok von Stockalper (1609-1691), commis à la garde du passage du Simplon, fit construire cette résidence (la plus vaste de Suisse) grâce aux énormes profits qu'il tirait du trafic transalpin et de son monopole du sel.

Il plaça le château aux trois bulbes dorés sous la protection des trois Rois Mages.

Il s'exilera en Italie, poussé par la jalousie de ses compatriotes, mais reviendra mourir dans son château.

Le bloc de l'habitation pricipale compte huit étages et la cour est bordée de deux ou trois étages de galeries ouvertes, architecture directement inspirée de la Renaissance Toscane.


Nous visitons l'exposition sur le Simplon qui retrace l'évolution des transports et des routes entre Brig et Domodossola...


glacier d'Aletsch
glacier d'Aletsch

Puis nous voici au col du Simplon (2005m). Ce passage, décidé par le Premier Consul (Bonaparte) en 1800, permettra de "faire passer les canons" jusqu'en Italie, mais Napoléon n'aura jamais l'occasion de le parcourir !

L'aigle du Simplon, qui honore la vigilance de la Brigade 11 de montagne lors de la seconde guerre mondiale, a le regard tourné vers le sud. Un mystère l'entoure... des galeries souterraines démarreraient-elles de son socle ?

Nous redescendons la route vers le sud avec une belle déclivité à 10%. Quelques parkings sont déjà occupés par des cc, mais la proximité de la route ne nous incite guère à nous poser pour la nuit.


 

 

 

Nous passons devant l'Alter Spittel, ancien hospice fondé par Stockalper

 

 

et finalement nous atteignons le village de Simplon où nous passerons la nuit sur un parking... après visite au cimetière.



lundi 23 juillet

Retour sur Brig et suite du voyage par le val de Conches (Goms) à partir de Fiesch où nous nous arrêtons pour faire quelques courses et tenter d'obtenir l'adresse d'une aire de vidange... L'employé de l'OT ne sait nous proposer qu'un camping !

La route prend un caractère de plus en plus montagnard. Nous sommes dans la haute vallée du Rhône contituée de quatre paliers successifs qui font franchir au fleuve une dénivellation de près de 1 000m.

Fiesch
Fiesch
un mazot
un mazot
le Rhône
le Rhône

 

 

 

 

Nous passons à Niderwald, patrie de l'hôtelier César Ritz...

 Arrêt à Reckingen et son église baroque du XVIIIème siècle, bâtie sur les plans du curé des lieux, Jean-Georges Ritz,
de la même famille que le précédent...



Arrêt à Münster.

Pont couvert : très populaire dans toute la Suisse Alémanique, il a surtout une utilité technique. La protection d'un toit réduit les dépenses d'entretien d'un ouvrage bâti entièrement en bois.

Le dernier pont couvert construit en Suisse date de 1943.


Un mazot (ou raccard ou torba dans le Tessin) sert de grenier ou de réserve. Les disques de pierre interdisent l'accès aux rongeurs.


décoration originale !
décoration originale !
église au clocher coiffé d'une flèche "en éteignoir"
église au clocher coiffé d'une flèche "en éteignoir"
clocher de la chapelle
clocher de la chapelle

A présent, la route, toute en virages après Oberwald, entame le quatrième palier de la haute vallée du Rhône...

Le fleuve se glisse dans ce défilé et y bondit de chute en chute.

 

 

 

 

 

 

 

Puis nous voici en vue du belvédère au dessus de Gletsch sur la route du col de la Furka


les cantons suisses
les cantons suisses

Le serment du Rütli (1er août 1291), pacte d'assistance mutuelle conclu entre les trois cantons "primitifs" (Uri, Schwyz et Nidwald) est le véritable acte de naissance de la Confédération Helvétique (appelée Suisse à partir de 1350). Guillaume y joua un rôle plus ou moins mythique. Ces cantons refusent d'être placés sous l'autorité des Habsbourg.

les armes des cantons suisses
les armes des cantons suisses

le Rhône à son arrivée dans la vallée
le Rhône à son arrivée dans la vallée

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

vallée autrefois recouverte par la langue terminale du glacier du Rhône

Le Rhonegletscher (glacier du Rhône) aperçu de la terrasse de la boutique où il aurait fallu s'acquitter de 7 chf chacun pour le voir de plus près et visiter la grotte de glace (Eisgrotte)

Passage du train à vapeur reliant Realp à Gletsch (13,300 km). La locomotive de 1913 fut conçue pour la ligne de la Furka. Une prolongation est prévue jusqu'à Oberwald.


Nous repartons vers le NO par le Grimselpass où s'offre d'autres vues de la sortie du glacier.

Nous espérions y trouver une aire de vidange, mais elle est désaffectée...

route vers le Grimselpass
route vers le Grimselpass


d'autres vues sur le glacier du Rhône...

un peu d'histoire : à la fin du Moyen Age, lorsque le sbrinz devint un important bien d'exportation, les muletiers acheminaient les meules de ce fromage de l'Oberland bernois jusqu'aux marchés du nord de l'Italie, via le col du Grimsel. Le sentier devint bientôt une véritable route commerciale.

Nous poursuivons la descente vers Innertkirchen le long de nombreux lacs de retenue.


Nous "zappons" les gorges de l'Aare (payantes) avant Meiringen (dont Conan Doyle était citoyen d'honneur) et nous bifurquons vers le Brünigpass en quête de l'aire de vidange de Giswil... Eureka ! Elle est en service !

Les coordonnées GPS de l'aire de stationnement nous éloignent du village. Finalement, nous optons pour une nuit sur le parking de l'église... avec visite de son cimetière... église ouverte malgré son isolement et dont les cloches sonnent tous les quarts d'heure !



 

 

 

mardi 24 juillet

Retour vers Brünigpass. Nous longeons le Lungerer See.


le Brienzer See
le Brienzer See

Le Brienzer See dont nous longeons la rive nord jusqu'à Brienz (centre de sculpture sur bois) où se trouve un musée sur l'habitat rural (style écomusée de Marqueze... en plus cher !) Au bout du lac, nous voici à Interlaken, truffée d'hôtel de luxe. Nous c'est à l'hôtel de police que nous faisons halte (en nous garant sur un trottoir !) pour y récupérer un disque bleu de stationnement, gratuit en Suisse et introuvable dans les commerces. Généreusement, la gendarmette m'en donne deux !

Scène étonnante : des jeunes en maillot de bain trempés se baladent sur les quais... explication, quelques mètres plus loin où un emplacement est aménagé pour sauter dans l'Aare qui relie le Brienzer See et le Thun See.

Petit crochet vers le sud et la cascade de Staubbach (Staubbachfall) à Lauterbrunnen.

Le parking payant est au pied de l'église et un chemin nous guide jusqu'à un tunnel creusé dans la pierre, ce qui nous premet de voir cette chute d'eau de beaucoup plus près...

Cette cascade que Byron comparait à "la queue du cheval pâle que monte la Mort dans l'Apocalypse" s'abat à 300 m de haut, de la terrasse de Mürren et se vaporise presque entièrement en fines gouttelettes.


Retour vers la rive sud du Thuner See avec vues sur le massif de la Jugfrau


Arrêt à Spiez au pied du Niesen où nous admirons une maison typique de la Suisse centrale avec auvent abritant la rangée de fenêtres à l'étage et aux murs recouverts de tavaillons disposés en écailles de poissons.


Balade dans les jardins du château



et visite de la Alte Kirche, église romane de la fin du Xème siècle.


Gagnons ensuite Thun qui, établie à l'origine sur un ilôt de l'Aare, s'est ensuite développée sur les rives voisines, au pied du Schlossberg.


L'Obere Hauptgasse où les terrasses des maisons servent de trottoirs de sorte que l'on marche sur le toit des boutiques installées dans les arcades du rez de chaussée.


le château de Kybourg


le Kirchtreppe
le Kirchtreppe

 

 

 

 

 

 

 

Par l'autoroute, nous rejoignons Berne que nous contournons soigneusement par l'ouest en visant Wohlen et son aire de stationnement de cc.


vue sur Berne à partir du Wohlen See

maison typique de la campagne bernoise avec son immense toit

Pour imiter les gens de la ville (?), certains ont "rogné" le plan de toiture triangulaire du pignon pour y dresser une arche de charpente lambrissée...


La taille maximum a été atteinte pour ce sujet...

alors suite sur "Ouest suisse du 25 au 28 juillet 2012"!