Nous reprenons la suite de notre récit...

 

 

Nous retournons au camping car pour longer le littoral nord-ouest, la Côte des Abers, jusqu'à Portsall.

On ne peut pas parler de Portsall sans évoquer l'Amoco Cadiz...

Le 16 mars 1978, le pétrolier Amoco Cadiz, long de 334m, mis en service en 1974, remonte vers Rotterdam.

A 9h45, forte tempête et avarie de gouvernail laissent le navire dériver vers la côte.

A 13h15, une tentative de sauvetage rate et il est impossible de trouver refuge à Portsall car le port n'est pas assez profond et ne mesure que 450m de long.

Le pétrolier tente de mouiller pour arrêter sa dérive dangereuse vers les rochers, mais il chasse sur son ancre (la traction fut si forte que les pales de l'ancre de 20,5 tonnes ont été brisée) et, à 22h00, vient s'échouer sur les écueils de Men Goulven. Eventré, le navire perd sa cargaison. En deux semaines, 227 000 tonnes de pétrole se déversent sur 350 km de côtes; c'est la plus grande marée noire du XXème siècle. 100 000 tonnes de pétrole et de déchets seront évacués en 3 mois. La mer fera le reste en moins d'un an.

L'hiver suivant, l'épave est détruite par dynamitage...

Après le repas, nous suivons l'Aber Benoît vers Plouguerneau espérant traverser l'Aber Wrac'h par le Pont du Diable... mais non !

Nous bifurquons alors vers Lilia.

le Beg Ar Chastell Ac'h

 

 

 

 

 

 

et nous arrivons en vue du phare de l'Ile Vierge, la plus grand d'Europe avec ses 77m. Construit en 1902 pour remplacer un phare plus petit mis en fonction en 1845, son escalier de 365 marches a des murs d'opaline.


C'est en reprenant la route vers l'est que nous tombons par hasard sur la direction Pont du Diable, vers Kerouartz.

Ce pont aurait été construit par le diable qui avait réclamé en paiement de son ouvrage l'âme du premier être qui le franchirait. Ce fut un chat noir. Vexé de sa déconvenue, Belzebuth lança son marteau jusque sur la rive gauche, qui y laissa son empreinte sous la forme d'une croix. La visite de ce pont, qui est en fait une voie romaine en piteux état, s'impose.

Pour terminer ce périple breton, arrêt à Le Folgoët.

 

Le duc Jean IV (Jean de Montfort)a posé la première pierre de la basilique sur l'emplacement de la tombe de Salaün ar Fol. Il avait juré d'édifier au Folgoët une église dédiée à Notre Dame s'il arrivait à gagner le duché. A l'issue de la bataille d'Auray en 1364, dans laquelle son ennemi Charles de Blois perdit la vie, il tint sa promesse. Ainsi il se réconciliait avec la population locale favorable à son rival et se faisait pardonner les pillages commis dans la région par ses alliés anglais. La construction continua par la flèche spectaculaire de 53m de haut, mais elle fut interrompue pendant 36 ans à cause de la guerre de Cent Ans. Son fils, Jean V, l'acheva en 1423. De style gothique flamboyant, l'édifice est en grande partie décoré avec du granit de Kersanton, pierre noire que l'on retrouve sur les enclos paroissiaux. Son plan en équerre et sa fontaine extérieure intégrée au pignon en font un monument exceptionnel. Son jubé en pierre une oeuvre grandiose et rare, en est la pièce maîtresse. On retrouve la vie de Salaün ar Fol sur les panneaux sculptés de la chaire.

L'autel des anges (3,5x1,8m). Dans ses arcades figure une série d'angelots à la chevelure abondante et frisée, tenant alternativement une banderole ou un écusson sans inscription ni armoirie.

Et retour sur notre base...