suite de notre périple en camping car en Bourgogne et Morvan... nous visitions l'abbaye de Fontenay.

une petite porte percée dans le mur de droite de la salle des moines débouche sur le chauffoir. On remarque les deux manteaux de cheminée de cette petite pièce, la seule (avec les cuisines et l'infirmerie) où il était autorisé de faire du feu. Dans un angle, une porte donne sur un escalier communiquant avec le dortoir. Ainsi, le dortoir et la salle des moines étaient donc relativement tempérés par la circulation d'air chaud.

Le bâtiment de la Forge (53m sur 13,50) a été construit par les moines à la fin du XIIème siècle. La deuxième salle, la plus haute, possède un étage. C'était sans doute la forge proprement dite. Les moines extrayaient les minerais de fer dans les galeries situées sur une colline qui domine le monastère, à l'ouest. La dérivation de la rivière de Fontenay, le long du mur sud de la forge, faisait tourner des roues actionnant les martinets (grands marteaux hydrauliques) qui battaient le fer.




 

 

 

 

 

 

Platane de 1780 : 35m de haut, 6m de circonférence

la chapelle des étrangers et la boulangerie

le grand bâtiment qui abrite l'actuelle librairie et le musée lapidaire de l'abbaye date du XIIIème siècle. C'était la chapelle des étrangers, lesquels n'avaient pas le droit de pénétrer dans l'enceinte monastique. La boulangerie, à l'extrémité nord, conserve encore son ancienne cheminée cylindrique


la Prison ou l'Enfermerie

Isolé à l'extémité du dortoir, ce petit bâtiment est souvent considéré, de par son nom, comme une ancienne prison. Certains préfèrent cependant y voir un lieu où l'on conservait (enfermait) les biens les plus précieux de l'abbaye, livres ou objets de culte. Le mur pignon de cette construction n'est autre que l'unique élément subsistant du réfectoire du XIIIème siècle, détruit par les moines au XVIIIème siècle.

la galerie Seguin

Datant de 1850, ce bâtiment, situé à l'emplacement de l'ancien réfectoire et des cuisines, fut édifié par Marc Seguin, gendre d'Elie de Montgolfier. Célèbre scientifique français du XIXème siècle, Marc Seguin construisit notamment les premiers chemins de fer en France.

le logement des abbés commendataires

En retrait de la galerie Seguin, cet élégant édifice de la première moitié du XVIIIème siècle était le logement des abbés commendataires, les nouveaux abbés nommés par le roi, lorsque Fontenay passa sous le régime de la commende en 1574.

Malle forte (XVIIIème siècle)


Nous terminons la visite par une promenade dans le jardin bordé de petits canaux menant l'eau vers la forge.

Nous posons le camping car au bord du Cousin, sur un parking où nous sommes tolérés... le nombre de pêcheurs est impressionnant, alors... silence !

mercredi 17 avril

rayons du soleil levant sur la rivière

 

Nous réalisons que nous sommes à 1/4 d'heure à pied d'Avallon. C'est parti pour la balade... plus longue que prévue car nous suivons les panneaux routiers. Mais en fait, tant mieux car nous arrivons devant l'Office de Tourisme 8 minutes après son ouverture !

Le bastion de la Petite Porte

 

 

 

 

Avallon, érigée sur un éperon rocheux, est ceinte de remparts datant du IXème siècle, renforcés de quatre bastions au XVIème siècle.



                      La tour de l'Horloge                                                                  le clocher de la collégiale St Lazare

Bâtie du XIIème au XVIème siècle, cette collégiale est dédiée à "Notre-Dame et Saint-Lazare".

La tradition fait remonter en l'an 846 la fondation d'une église "Notre-Dame". De modestes dimensions, elle était alors située dans l'enceinte fortifiée du château d'Avallon.

Au cours du Xème siècle, elle fut le siège d'une communauté de chanoines et devint collégiale.

Peu après l'an mil, Henri le Grand, duc de Bourgogne, rapporta de Palestine le crâne de saint Lazare et en fit don d'une partie à l'église d'Avallon, une autre étant offerte à l'église d'Autun.

A partir de 1080, l'édifice fut agrandi. Désormais, il prit le nom de "Notre-Dame et Saint-Lazare". Les pèlerins affluaient auprès des reliques de St Lazare ayant pour propriété de guérir de la peste.

 Bientôt, un lieu d'accueil pour les lépreux, avec sa chapelle, fut construite au lieu-dit "lande-morte" (actuellement "Morlande") à l'extérieur de la ville.

En 1601 et 1633, deux grosses tempètes endommagèrent gravement la façade et le clocher. La reconstruction dura jusqu'en 1670.

Au XVIIIème siècle, la chapelle du Sacré-Coeur fut édifiée et ornée de peintures murales en trompe-l'oeil.


 

 

 


le Beffroy (1456). Jusqu'en 1772, c'était le lieu de réunion des échevins.

la maison Jacot Barrault (XVIème siècle) place du Grand-Puits.

la tour des Vaudois


Vauban

l'église St Martin


 

Promenade vers les remparts... Le retour à Cousin le Pont est plus rapide que l'aller... ça descend et nous trouvons un itinéraire qui emprunte des chemins de traverse...

 


tour Beurdelaine

la tour circulaire et le bastion illustrent l'évolution de 

l'architecture militaire qui s'adapte à la montée en puissance de l'artillerie.

Il fallait réduire les angles morts et augmenter la résistance des murs.

Dans ce but, les tours carrées sont remplacées par des tours rondes, plus solides, les projectiles ricochant sur leur surface. Le tracé en bastion est la forme ultime : il multiplie les angles de tirs et laisse le moins de prise possible au feu des canons.


En longeant le Cousin jusqu'à Pontaubert, nous roulons vers Asquins, espèrant y trouver une aire de vidange...mais celle-ci est installée dans un camping qui est fermé. Poursuite du trajet jusqu'à Vezelay.

Après un magistral créneau entre les arbres d'un parking le long d'une avenue, un autochtone en voiturette nous invite à rejoindre plus bas un stationnement spécial camping-car si on veut éviter la prune. Nous obtempérons et allons nous garer gratuitement aux Ruesses.

Après le repas, nous montons jusqu'à la basilique par une rue bordée de commerce de laines et tissages.


 

nous passons devant l'ancienne église St Pierre.

Fondée en 1152, sa voûte s'écroule en 1587.

En l'an II, elle est détruite à l'exeption de la tour de l'Horloge, pour cause d'utilité publique.

Sa cloche date de 1688.


Et nous arrivons enfin à la basilique Ste Marie Madeleine.

Vézelay était à l'origine une abbaye de moniales créée en 858 par le comte de Bourgogne Girart de Roussillon et sa femme Berthe. Le statut conféré à l'abbaye et à ses terres par son fondateur lui assure des moyens financiers suffisants (le monastère ne paie de redevance qu'au pape) et permet aux moniales d'élire librement leurs abesses (l'élue étant confirmée par le pape). Néanmoins, pendant l'absence de leur protecteur, les moniales sont mises en fuite par des violences. Elles sont alors remplacées par des moines. Le monastère est alors ravagé par les Normands (887). Les moines se réfugient sur une colline voisine. L'abbé Eudes fonde une nouvelle abbaye, sur le site actuel.

L'abbaye prend son essor sous l'abbatiat de Geoffroy (1037-1052) qui développe le culte de Marie Madeleine.

Au début du XIIème siècle, Vézelay devient un passage obligé du pèlerinage vers St Jacques de Compostelle.
Le monastère est alors confronté à des troubles : assassinat d'Artaud, incendie de la nef carolingienne en 1120 (un millier de morts). L'abbé Renaud de Semur y met fin et entreprend la reconstruction de la nef, dans le style roman (entre 1128 et 1140).

De nouveaux problèmes apparaissent de 1138 et 1161, du fait de relations conflictuelles avec les comtes de Nevers. En 1146, Bernard de Claivauxfait depuis Vézelay son appel à la deuxième croisade.
La prospérité et le calme revenus, Vézelay adopte le style gothique, alors que celui-ci en est encore à ses balbutiements. A la fin du XIIème siècle, on entame la reconstruction du choeur. On édifie également la salle capitulaire et un dortoir. La notoriété de l'abbaye grandit encore lors de la réunion tenue en son sein pour le lancement de la troisième croisade. Vers 1347, la tour occidentale est relevée, dernier grand chantier de l'abbaye avant son déclin.

Dans la seconde moitié du XIIIème siècle, une rumeur d'origine provençale met en doute l'authenticité des reliques, supposant que les vraies se trouvent à Saint-Maximin. Ceci amorce le déclin de Vézelay. En 1537, l'abbaye, ruinée, est sécularisée. Elle subit des dommages mal définis pendant les guerres de religion. L'entretien de la basilique laisse ensuite à désirer. A la veille de la révolution, elle est déjà en piteux état. Les dommages subis pendant la Révolution n'arrangent rien (presque toutes les dépendances monastiques sont détruites).

Dès 1803, la commune cherche à sauver l'édifice, mais éprouve de grandes difficultés à trouver des fonds. C'est Prosper Mérimée, alors Inspecteur général des Monuments historiques, qui obtiendra les subsides nécessaires. La restauration, confiée au jeune Viollet le Duc, de 1840 à 1859, ainsi qu'une reprise des pèlerinages (vers 1870) lui permettent de retrouver une partie de son éclat.
En 1945, l'abbaye est redevenue monastique. Des moines bénédictins l'ont occupée jusqu'en 1953, avant d'être remplacés par des franciscains, jusqu'en 1993. C'est la fraternité monastique de Jérusalem qui s'occupe désormais de l'animation liturgique.

façade ouest, remaniée au XIXème siècle
façade ouest, remaniée au XIXème siècle


n° 1,à gauche : statues de St Jean l'Evangéliste, St André, St Jean le Baptiste, St Pierre, St Paul et St Benoît

n° 2 : Tympan du Jugement Dernier

n° 3 : à droite du Christ, le Paradis

n° 4 : à gauche du Christ, St Michel pèse les âmes et les damnés vont en Enfer.


n° 2, depuis la gauche : tympan du narthex : le Christ bénit ses apôtres et leur assigne la mission de convertir les nations

n° 3 : tympan du portail sud, consacré à la Nativité : Annonciation, Visitation, Naissance et Adoration des Rois-Mages.


Nef de 62m de long, plus qu'à Notre Dame de Paris (60m) ou qu'à Amiens (54m) et 18,50m de haut.

A midi, au solstice d'été, la lumière projette des flaques lumineuses en plein milieu de la nef avec une rigoureuse précision.


au centre : le combat de David (à gauche) contre Goliath

à droite : Moïse et le Veau d'Or chevauché par un démon. Moïse, à gauche, brandit un bâton et les Tables de la Loi. A droite, un homme apporte un belier pour le sacrifier au Veau d'Or.


photo n° 3 : Adam et Eve

 

En redescendant au parking, nous nous arrêtons à l'O.T. qui vient d'ouvrir pour nous renseigner sur les aires de service alentour.

On nous indique le camping. Bruno a le temps de vider la cassette WC dans un regard avant que le géran nous informe que le dispositif de vidange est HS et que celui des eaux grises est bouché... On peut se demander comment les "résidents" (quelques cc et caravanes) font leur vidange !

Nous avons la permission de remplir notre réservoir d'eau.

 

Nous reprenons la route et passons dans St Père sans intention de nous arrêter... mais l'église que nous longeons mérite un arrêt photo et finalement, une visite.

Cette ancienne église St Pierre (XIème-XIIème siècles), incendiée pendant les guerres de Religion, servit de cimetière jusqu'à la fin du XIXème siècle.

Construite entre 1235 et le XVème siècle, l'église Notre-Dame devient église paroissiale au XVIème siècle quand l'ancienne église St Pierre est déjà en ruine.

le tympan
le tympan

De style gothique flamboyant, Notre-Dame témoigne d'une vocation funéraire : les quatre anges sonnant de l'olifant aux angles du clocher rappellent ces redoutables paroles : "Morts, levez vous, et venez entendre votre arrêt"



Au sommet du pignon trône le Christ couronné par deux anges. Ste Anne et la Vierge foulent des démons.

Le clocher mesure plus de 50m de haut.

Cet édifice sera restauré à partir de 1841 par Viollet le Duc.


à droite : relief en ronde bosse sous le porche représentant les donateurs, peut être Girart de Roussillon, portant la maquette de l'église, et sa femme Berthe.

Très fortunés, mais pas nobles, leur mort a privé l'église de tout revenu... d'où cette supplique aux bienfaiteurs à la porte du porche : " Rente n'a ne seigneurie, Ne terre, ne possession"



étonnante tête de nègre...
étonnante tête de nègre...
fonts baptismaux carolingiens
fonts baptismaux carolingiens

Quelques kilomètres plus loin, arrêt à Pierre Perthuis.

Franchissement des vestiges de l'ancienne muraille édifiée par Vauban.

Nous montons jusqu'en haut de la falaise qui surplombe de 15m la rivière.

 

 

à droite, la Roche Percée d'une arcade de 6m de haut et 8 de large...elle a donné son nom au village : Petra Pertuisa


la couleur du pré en contrebas est quasi-fluo


 

 

Objectif suivant : le château de Bazoches que Francine photographie depuis la route...

ce qui s'avère une bonne idée car le tarif de la visite, qui ne nous propose que la visite de quelques pièces, nous décourage et le mur d'entrée nous masque toute vue sur le château ou ses jardins...

Etabli à mi-pente d'une colline boisée sur l'emplacement d'un ancien poste romain, ce château construit au XIIème siècle présente une architecture trapézoïdale constituée de quatre tours et d'un donjon entourant une cour intérieure.

Il fut acquis en 1675 par le Maréchal de Vauban qui y fit de nombreux aménagements et le transforma en garnison militaire.

 

Nous visons Quarré les Tombes d'abord pour son aire de vidange.

Nous y parvenons avec difficulté car le site est envahi par des chapiteaux et des barrières car il semble qu'une fête villageoise s'y prépare... Quelle chance !

 

Puis nous nous rendons au Syndicat d'Initiative, comme le suggère un panneau près de l'église, pour résoudre l'énigme du nom de ce village etsavoir pourquoi les sarcophages sont en calcaire alors que dans le Morvan, il n'y a que du granit ?


Les 112 éléments de sarcophages subsistants (46 cuves et 66 couvercles) représentent les derniers vetiges d'un important ensemble de tombeaux - peut être 1000 ou plus - amassés entre les VIIème et Xème siècles.

Ces sarcophages sont en pierre calcaire et proviennent de carrières éloignées de 25, 35 et 40 km du bourg de Quarré.

Devant ces sarcophages vides et en l'absence de textes sûrs, l'archéologue est confronté à des problèmes difficiles.

Une première hypothèse, la plus accréditée jusqu'alors dans le pays, est celle de l'entrepôt. Les gens de Qurré auraient été des "tombiers" spécialisés dans la fabrication de sarcophages à partir de blocs dégrossis amenés des pays calcaires et se seraient livrés au négoce de ces sarcophages grâce à la voie romaine secondaire Autun-Auxerre qui passe à proximité du bourg.

Une seconde hypothèse semble maintenant prévaloir : il s'agirait d'une nécropole. On aurait enterré les gens ici sous la protection de saint Georges et un certain nombre de sarcophages vides auraient été tenus en réserve pour servir au fur et à mesure des besoins.

L'énigme des sarcophages de Quarré-les-Tombes est loin d'être résolue.   

Nous rejoignons le FP des Lavaults, auberge qui est fermée le mercredi... prêts à repartir, mais un autre camping-car arrive et déniche le propriétaire qui nous conseille de stationner dans le pré pour nous éloigner des bruits de la route... On espère seulement que nos roues ne patineront pas sur l'herbe demain...

 

noue arrivons à la fin de cette page...

la suite est !