Luberon - Gorges du Verdon du 26 au 30 mars 2012

 

lundi 26 mars

Donc personne ne nous a chassé! Et le ciel est tout bleu!

Mais premier échec de la journée... impossible de trouver l'abbaye St Eusèbe ... ???

Nous poussons jusqu'à Céreste où nous croyons voir le pont romain St Julien... Erreur, c'est le faux pont romain construit au XVIIIème siècle!

 

 

Le voila !... photographié  sur le guide touristique, na !

le village
le village


église Saint Michel

 

Nous quittons alors le Luberon pour nous diriger vers le Verdon...

Arrêt suivant à Gréoux les Bains sur l'esplanade du château... en travaux, donc fermé à la visite...

Nous nous promenons dans le village en empruntant les "andrones", passages pour un seul homme...



Un saut de puce (6 km ) plus loin et nous voilà à St Martin de Brômes où tous les panneaux explicatifs des monuments sont effacés!!!


Encore un saut de puce de 6 km et c'est Allemagne en Provence dont le château n'ouvre qu'à partir de mai....


Arrêt suivant à Riez...

Au coeur du vaste plateau de Valensole, la colline Saint-Maxime surplombe le confluent de deux vallées empruntées depuis toujours par d'importantes voies de communication. Sur cette éminence, le peuple pré romain des Reii implante un important oppidum (habitat de hauteur). C'est dans la plaine, en revanche, que l'empereur Auguste fondera, à l'extrème fin du 1er siècle avant notre ère, l'agglomération connue sous le nom de  Colonia Julia Auguste Reiorum Apollinaris. La ville se développe et se pare de monuments : thermes publics, forum, temples...

Quatre majestueuses colonnes de granit, souvenir d'un temple tétrastyle, évoquent ce prestigieux passé. Ce sont des colonnes monolithes d'un temple dédié à Apollon. De leurs 7 m de haut, elles dominaient la grande route vers Aix.

Un groupe épiscopal est édifié dans le courant du Vème siècle sur les vestiges de thermes antiques. Deux personnages vont marquer cette période : les évêques Maxime, puis Fauste dont l'influence rayonne sur toute la Provence. Le Baptistère est l'émouvant et rare témoignage de cette époque... et aussi une curiosité : il est carré à l'extérieur, mais octogonal à l'intérieur..

Dans le courant du XIVème siècle, un rempart est édifié autour de la cité. La ville connait son apogée au XVIème siècle, de nombreux hôtels particuliers se construisent dont certaines façades sont encore visibles au coeur du village...


vieil étal de pierre
vieil étal de pierre
la tour de l'horloge
la tour de l'horloge
la fontaine Benoîte
la fontaine Benoîte
les quatre colonnes
les quatre colonnes
le Baptistère
le Baptistère

la porte Ayguière
la porte Ayguière
Hotel de Mazan
Hotel de Mazan

Descente sur Ste Croix du Verdon

quant au lac de Ste Croix, nous y descendrons à pied!

 

 

 

et pour la nuit, nous irons au FP de la Maison du Lavandin


mardi 27 mars

Nous voici dans les gorges du Verdon sous un beau ciel bleu

à la sortie du Grand Canyon

le rocher du Galetas


belvédère de Mayreste... et son grimpeur...

belvédère de Mayreste

belvédère de Trescaïre

vue depuis la route des Crêtes


route des Crêtes fermée au bout de 6 km

Petit arrêt à Rougon et son château (si, si, cherchez bien!), où l'entrelacs des ruelles que l'on distingue difficilement des allées de propriété privée nous fait renoncer à une exploration plus approfondie...


le lavoir
le lavoir

Autrefois, la lessive se faisait en deux temps. Le linge était d'abord nettoyé à la maison dans des bugadières, sorte de placards bâtis dans la salle commune, où l'on intercalait des couches de cendres riches en potasse entre les vêtements. L'eau chaude, versée sur le tout, dissolvait les cendres et décrassait les tissus que l'on rinçait ensuite à l'eau courante. Puis le cuvier de fonte remplaça la bugadière.

Ici, le rinçage s'est longtemps fait assez loin du village, près d'une source importante nommée les Senses ou Issences. Elle jaillit en contrebas du village, le transport du linge était malcommode.

Les femmes de Rougon ne possédèrent pas de lavoir proche de leurs maison avant 1884. La municipalité traita cette année là de gré à gré avec le propriétaire d'un jardin potager situé sous la placette, qui offrit de bâtir ce lavoir à ses frais à condition de pouvoir le vider chaque soir pour arroser ses légumes, la potasse diluée dans l'eau de rinçage leur était très bénéfique. L'eau de la surverse de la fontaine fut canalisée sous la route jusqu'au lavoir, que l'on couvrit alors d'une toiture en zinc. Il fut rénové en 1923, période à laquelle il prit son aspect contemporain.

A l'approche de la Clue de Carejuan... on est du bon côté, alors...serrons à droite

Passage au pied de Trigance

Le balcon de la Mescla, au confluent du Verdon et de l'Artuby


Pont de l'Artuby, site de saut à l'élastique


passage du tunnel du Fayet
passage du tunnel du Fayet
falaise des Cavaliers
falaise des Cavaliers
cirque de Vaumale
cirque de Vaumale

Arrêt à Aiguines



et nuit sur l'aire de service de Moustier Ste Marie.

 

mercredi 28 mars


Le quartier de la Bourgade, considéré comme "hors la ville", était essentielement occupé au XIXème siècle pardes artisans potiers et faïenciers. On y trouvait également l'Hôtel Dieu et le maréchal ferrant, dont on peut encore voir l'enseigne, magnifique arbre de St Eloi, chef d'oeuvre de compagnon, sur la maison qui précède le pont.

La fontaine et le lavoir servaient à la fois aux activités professionnelles et aux besoin domestiques des habitants. La réalisation de la fontaine, en pierre de taille, est très soignée. L'eau y est distribuée abondamment grâce à trois canons.

Les deux colonnes qui ornent le lavoir proviennent de la tribune de l'église. Elles ont été placées là par le curé de la paroisse dans les années 1960 lorsque la tribune fut démontée. Il est rare que les lavoirs soient ainsi décorés.


Pour faciliter la marche des milliers de pèlerins depuis le XIIème siècle, on aménagea un escalier pavés de galets qui, dit-on, compte autant de marches que de jours dans l'année. Il est bordé de petits oratoires dont le plus ancien porte la marque de la famille de Blacas.On attribue parfois à cette famille (et plus précisement au chevalier de Blacas d'Aupt, coseigneur de Moustiers) la présence de l'étoile suspendue entre les rochers, en remerciement du retour des croisades.

Une chaîne de fer de deux cent cinquante mètres de long joint les deux pointes des rochers qui s'élèvent majestueusement à droite et à gauche du sanctuaire.


La chapelle Notre Dame de Beauvoir

La première mention connue de la chapelle, désignée tout d'abord sous le nom de Notre Dame d'Entre-Roche, remonte au IXème siècle.

La nef actuelle peut dater du XIIIème siècle. Les deux dernières travées et le choeur, de style gothique,datent du XVIème siècle, comme le portail de bois finement sculpté et le porche couvert de tuiles vernissées.

La renommée de la chapelle se répendit à partir du XIème siècle surtout en raison des miracles de la Vièrge. Le pèlerinage à Notre-Dame fut rapidement encouragé par l'Eglise qui accordait, ou vendait, des indulgences aux pèlerins.

Au XVIIème siècle, ces pèlerinages prirent une forme particulière. On amenait ici des enfants morts-nés, pour les faire ressusciter quelques instants, le temps de les baptiser. Après quoi il était possible de les faire inhumer religieusement dans l'enceinte du cimetière assurant ainsi le salut de leur âme.

C'est ce qu'on appelle les suscitations d'enfants. Les chapelles reconnues pour ce miracle sont désignées sous le nom de chapelles à répit. Notre-Dame de Beauvoir est une des rares de Provence.

La cloche de Notre-Dame de Beauvoir pèse huit cents kilos. Elle a un son harmonieux et grave.. Quant au jardin clos de mur du sanctuaire, il contient des oliviers, des pins provençaux et de grands cyprès.


Bras d'Asse
Bras d'Asse

après cette pieuse ascension, nous nous offrons du lèche-vitrines des boutiques de faïence et cherchons en vain les commerces alimentaires... renseignements pris à l'OT, ils sont tous fermés le mercredi !!!

 

Nous reprenons la route et nous voilà au pied du village en ruine de Bras d'Asse, en cours de rénovation par une association belge flamande. Nous renonçons à sa visite car la route est déconseillée aux camping cars.

 

Passage à Estoublon, Mézel, Châteauredon... Un bout de route Napoléon le long de l'Asse, puis à Barrême, nous filons sur St André des Alpes où un panneau nous annonce que le col d'Alles (1792m) est fermé. Finalement nous rejoignons la haute vallée du Verdon jusqu'à Colmars les Alpes.

Village de montagne bordé par les eaux du Verdon, Colmars se caractérise surtout par sa belle architecture militaire classique. Il la doit à son rôle de clé de voûte du système défensif français à l'époque où la frontière était à deux pas du village.

Au Moyen Age, Colmars est une communauté prospère qui jouit d'un statut de franchise communale. L'industrie drapière qui fera la renommée de la haute vallée du Verdon jusqu'à la fin du XIXème siècle est florissante. La laine est fournie par les nombreux troupeaux ovins qui fréquentent les pâturages venant de Basse Provence par les "drailles" de transhumance.

En 1388, Allos et Barcelonnette passent à la Savoie et Colmars devient ville frontière. Elle est alors protégée par une première enceinte médiévale dont François 1er, lors de ses guerres contre Charles Quint, améliorera le système défensif.

C'est surtout à la fin du XIVème siècle que Colmars sera doté d'un ensemble de fortifications plus développé qui lui donnera son aspect actuel. L'époque est alors troublée. Avec l'adhésion de Victor-Amédée à la Ligue d'Augsbourg en 1690, c'est la guerre entre la France et la Savoie. Louis XIV charge Vauban d'étudier un système de défense pour renforcer la frontière. A Colmars, priorité est donnée aux deux redoutes destinées à surveiller les ponts: au sud, une simple redoute de plan carré, le Fort de France et au nord, le Fort de Savoie, beaucoup plus vaste.

Quant à l'enceinte de Colmars, elle connaitra quelques transformations vers 1691-1692 (construction de tours bastionnées), mais restera sans grands changements à partir du XVIIIème siècle. A l'intérieur de l'enceinte, poudrière, Place d'Armes, restes de tours crènelées, témoignent encore du passé militaire de Colmars.

Fort Soult (France)

il s'agit d'une redoute carrée de 25m de côté, entourée de fossés de 7m, peu profonds et non inondables. Ses murs sont très épais, : plus de 4m à la base et 2m au cordon. Elle est reliée au village par une communication appelée double caponnière : ses deux murs fortifiés protègents les soldats des tirs ennemis et leur permettent de rentrer au village en toute sécurité. A l'intérieur se trouvent une petite cour rectangulaire eet deux courettes de 20 m² chacune dont le sol est en galets du Verdon. L'une était utilisée par l'officier et l'autre par les soldats !!! Ces deux pièces étaient couvertes mais leur toit s'est effondré un hiver sous le poids de la neige. La surveillance des quatre côtés est assurée par un chemin de ronde et deux échauguettes placées en diagonale.



A l'origine, le clocher de l'église St Martin ne comporte qu'un étage. Il est surélevé deux fois de 4,50m en 1648 puis en 1846. Les étapes de la construction sont bien visibles !

chapelle des pénitents blancs
chapelle des pénitents blancs

En 1690, ce bâtiment appartient à un habitant de Colmars. Devant la menace d'invasion savoyarde, la maison est réquisitionnée comme corps de garde de la Porte de France. Elle sert ensuite de prison pour les troupes en garnison à Colmars.

 

 

 

 

remarquer l'épaisseur du mur

Le Bassin-Bas est bâti en 1635 : c'est la première adduction d'eau du village. La canalisation est réalisée en bois de mélèze. La Fontaine neuve, circulaire, est ajoutée en 1803. Endroit important et convivial puisque lieu de bugade, il s'y fait deux grandes lessives pour chaque famille, l'une au printemps, l'autre en automne. La première étape se déroule à la maison : pendant une journée entière, les gros draps et autres linges sont trempés à la cendre dans une grande cuve. Le lendemain, tout se passe à la fontaine : battoirs et brosses vont bon train, au rythme des papotages et des chansons car la tâche est rude.


La Porte de Savoie

Cette porte, qui existe déjà au XIVème siècle, voit son système de défense amélioré au XVIème siècle par François 1er. Il ajoute une barbacane et un mâchicoulis. Ces deux systèmes se sont avérés très efficaces pour protéger la population, notamment pour repousser les bandes de pillards piémontais.

Fort de Savoie

Sur la butte se trouve le Fort de Savoie.

Observez bien la silhouette du fort, elle ressemble à la montagne au second plan !


Fort Dessaix - de Savoie -

Sa construction commence en avril 1693. En octobre 1700, Vauban inspecte Colmars et crtique sévèrement ce fort qu'il juge inadapté : murs trop bas et fins, tour ronde trop étroite pour y tirer au canon. Il dessine un projet plus ambitieux qui ne sera jamais réalisé. La première enceinte du bâtiment ou bas fort, est entourée d'un chemin de ronde bordé d'une échauguette et d'une tour pentagonale sans toit. Le bâtiment bas ou corps de garde est un lieu de repos pour les soldats. Au fond de cette cour s'ouvre l'accès à la deuxième enceinte qui était protégé par une douve et un pont-levis. A droite de cette entrée, encastrées dans le mur, subsistent trois colonnes, vestiges de l'ancienne collégiale St Martin du VIIIème siècle et peut être d'un temple romain dédié à Mars.

Dans la seconde enceinte, le grand bâtiment couvert, de forme trapézoïdale, se compose de quatre salles en enfilade destinées au logement des soldats. Cent cinquante hommes s'y répartissent en suivant l'ordre hiérarchique. A l'étage, la Tour Ronde ou tour de guet est utilisée pour la surveillance; la salle d'armes sert aux exercices de tirs. Au nord sont regroupées la citerne qui alimente le fort en eau et la poudrière "à l'épreuve des boulets". Au niveau supérieur, un espace couvert, servant sans doute de cuisine, présente les traces d'une ancienne cheminée. Il donne accès à la partie dominant la vallée vers l'amont et la frontière toute proche, avec ses murailles épaisses et ses échauguettes de surveillance.  


Echaudés par l'épisode routier précédent, nous n'essayons pas de rejoindre Barcelonette par les gorges de Daluis où le col de la Cayolle (2326m) risque fort d'être fermé. Nous passons par le lac de Serre Ponçon et rejoignons le FP d'Aiglun (vers Digne).

 

jeudi 29 mars

sur la D900A : la dalle aux ammonites, située au nord de la ville de Digne sur la route de Barles.

La Robine et ses roches de marne grise


Et nous reprenons la route vers les clues de Barles... sauf que le tunnel annoncé pour 3,20 m sur la carte ne plafonne qu'à 2,80m sur le terrain ! ==> 1/2  tour vers Digne et la D900.

Après passage du col de Maure (1346m) sur la "frontière" Provence-Dauphiné, nous nous arrêtons à Seyne.


encore une histoire de bugade...

Au début de ce siècle, on ne faisait encore que deux lessives par an, mais cela durait huit jours...

Le lundi, il fallait mettre tout en branle et la grande cuve et le bois et le gros chaudron.

Le second jour, on allumait le feu et l'on coulait la lessive : on commençait par mettre des cendres de bois dans un sac qu'on plaçait au fond de la cuve. On y jetait ensuite de l'eau qui était recuillie sous la cuve dans un grand chaudron. Puis, sur le sac de cendres, on étalait un grand et vieux drap pour éviter de salir le linge. Sur ce drap, on mettait les torchons, après les avoir décrassés, les draps ensuite et les chemises d'hommes. L'eau recuillie dans le grand chaudron était versée dans un autre chaudron et mise à chauffer. Cette eau tiédie était jetée sur le linge, recueillie à nouveau et remise à chauffer un peu plus. Et l'on recommençait ainsi tout un jour et la moitié de la nuit.

A minuit, on appelait les enfants et on dégustait châtaignes et vin blanc!

La bugade se terminait par un grand déjeuner : on mettait le gigot et les haricots secs.



Puis nous arrivons à Barcelonette

la tour de l'Horloge, haute de 42m.
la tour de l'Horloge, haute de 42m.

Ville natale de nombreux émigrants au Mexique
Ville natale de nombreux émigrants au Mexique

Certains migrants sont revenus, souvent très enrichis, comme le prouvent les maisons... et les monuments funéraires du cimetière


on a visité le musée de la vallée...

Meuble à sel: sur la partie supérieure se trouve des deux meules : la dormante (dessous et qui ne tourne pas), et la tournante. Le meuble, quant à lui, est utilisé comme réserve de sel une fois que celui ci est moulu.

Véritable pièce de mobilier, il entrait dans l'incentaire des biens.

Sorbetière : le récipient interne contenait la préparation. Tout autour on mettait de la glace et du sel, puis on tournait la manivelle le temps nécessaire (1h, 2h, ...) à la prise de la crème glacée...


avant le col de Festres (1441m)
avant le col de Festres (1441m)

et nous passons la nuit sur l'aire de la Bréole qui sert de parking à un autocar dont le chauffeur n'hésite pas à utiliser l'emplacement et l'eau mis à disposition des CC pour lui faire une beauté...

 

vendredi 30 mars

Evidemment, nous sommes réveillés à 6h00 par le départ de l'autocar!

Nous faisons une tentative de visite de Gap... mais on se souvient au dernier moment (quand il faut faire un pénible 1/2 tour au seuil d'une zone semi-piétonne) qu'il s'agit d'une récidive... et qu'il faut y renoncer...

Notre itinéraire retour passe par le Dévoluy. Les arrêts photos sont magnifiques mais bien rafraichissants à cause du vent.

Il y a quelques plaques de neige dans le creux des fossés.

avant le col de Rioupes (1430m)
avant le col de Rioupes (1430m)
col de Rioupes
col de Rioupes

"Au Dévoluy, on ne sait pas ce qu'ils sèment, mais, chaque année, ils récoltent des pierres !"

Clapier vient du patois clap qui signifie tas de pierres


Dernier arrêt au pont de Brion après une "visite" imprévue de Mens en camping car dans les ruelles près de la halle !

Nous retrouvons la "grande" route à Monestier de Clermont et retour à Ornacieux...