du Loiret au Finistère les 27, 28 et 29 mai 2013

Lundi 27 mai

Après ravitaillement à l'Intermarché de Vienne en Val, nous prenons la route vers Blois où nous nous posons à 11h30 avec le soleil.

église St Nicolas
église St Nicolas

L'existence d'un château à Blois remonte au IXème siècle.

Du Xème au XIIIème siècle, les seigneurs successifs, également comtes de Tours, de Chartres et de Champagne, reconstruisent plusieurs fois le château fort. En subsistent une tour d'angle, des fragments de remparts et surtout la grande salle des fêtes et de réunions.

Fin XIVème siècle, le comté de Blois est vendu à Louis d'Orléans, fils du roi Charles V. Son fils, le poète Charles d'Orléans résidera 25 ans au château au retour de sa captivité en Angleterre. Il attire autour de lui une petite cour de lettrés.

Le petit fils, né à Blois, devient roi de France en 1498 sous le nom de Louis XII. Blois devient résidence royale et capitale du royaume; elle connait une grande expansion jusqu'au décès de la reine Claude de France (femme de François 1er) en 1524. Le roi ne reviendra plus guère à Blois et ses successeurs n'y feront que de courts séjours.

De 1634 à 1660, la présence au château de Gaston d'Orléans, frère de Louis XIII, ramènera une certaine animation.

Au XVIIIème siècle, totalement délaissé par les rois, Blois abrite, divisé en petits logements, d'anciens serviteurs de la couronne, n'est plus entretenu et ses jardins sont lotis. Louis XVI ordonne sa vente en 1788 au, à défaut d'acquéreur, sa démolition. Il est sauvé par sa transformation en caserne. Après les aménagements nécessités par l'occupation militaire et le vandalisme de la période révolutionnaire, il est restauré par Duban en 1845 de manière jugée trop excessive aujourd'hui.


 

 

 

aile Louis XII
et reste de la chapelle (bâtiment en arrière plan) consacrée en 1508 sous le nom de St Calais.


Cette aile n'a plus rien de défensif : le pouvoir royal de Louis XII est incontesté.


il a besoin d'un "château de gouvernement" qui puisse être le cadre de fêtes.




Aile François 1er (1515-1524)

Style Renaissance

Nombreuses représentations des initiales et emblèmes du couple royal : l'hermine pour Claude de France, la salamandre pour François 1er.

La salamandre signifie : "j'encourage le bien et j'étouffe le mal"





 

L'escalier à vis construit dans une tour octogonale saillante est le chef d’œuvre de cette façade.

Son originalité pour l'époque réside dans l'ajourement des murs entre les contreforts.




 

 

 

 

 

 

 

 

 

Aile Gaston d'Orléans (1635-1638)

Il fut exilé à Blois à cause des ses perpétuelles intrigues contre son frère Louis XIII.

 

De style néo-classique imaginé par François Mansart dont le projet prévoyait trois autres ailes identiques après destruction des ailes Louis XII et François 1er.

 

Programme abandonné... et même inachevé puisque Gaston d'Orléans résida en permanence dans l'aile François 1er.







Façade des Loges, tournée vers l'extérieur


Elle domine le fossé qui la sépara des jardins.


C'est la muraille médiévale qui a été conservée, mais elle a été masquée par cette nouvelle façade.

Nous voici au 1er étage de l'aile François 1er dans la salle de Justice, fêtes et réunions des Comtes de Blois (XIIIème siècle).

Elle prend le nom de salle des Etats Généraux qui s'y réunirent en 1576 et 1588 sous Henri III.

Dès 1576, on y réclame la suppression de la religion protestante avec violence.


En 1588, Henri III espère obtenir l'appui des 500 députés pour contrer la Ligue ultra-catholique du duc de Guise.

C'est un échec et le roi décide d'en finir avec son rival en le faisant assassiner.

Même sentence pour le frère de celui-ci dès le lendemain.

Leurs corps seront brûlés et leurs cendres jetées dans la Loire.


accès royal à la salle des Etats
accès royal à la salle des Etats
détail du carrelage
détail du carrelage





Animateurs de la Ligue, les trois fils du premier duc de Guise (assassiné par un protestant en 1563) s'opposent à une politique de tolérance envers les protestants. Ils sont cousins d' Henri III.

L'ainé, au centre, Henri de Lorraine dit le Balafré devient donc duc de Guise en 1563. Il est assassiné le 23 décembre 1588.

Le cadet (à droite), Louis cardinal de Lorraine, est assassiné le 24 décembre 1588.

Le puîné, Charles duc de Mayenne, ne finit par se soumettre au pouvoir royal qu'en 1595, sous le règne d' Henri IV.




Nous passons par le musée lapidaire situé au rez de chaussée de l'aile François 1er.

Dans l'aile Louis XII, les gargouilles représentaient des figures humaines masculines ou féminines.

Dans l'aile François 1er, il s'agissait de figures animales imaginaires et fantastiques.





Elément supérieur d'une lucarne
Elément supérieur d'une lucarne
Tête du buste de Gaston d'Orléans
Tête du buste de Gaston d'Orléans



Décors à l'antique sur l'aile Gaston d'Orléans


Nous voici dans la salle du Roi François 1er.

Ouverte à tous, elle sert de salle d'audience, de réceptions, de repas ou encore de salle des pas perdus pour les courtisans.



Deux cheminées s'y font face, décorées d'hermine et de salamandres couronnées.


Nous voici dans la chambre de la reine, Catherine de Médicis, femme d' Henri II, second fils de François 1er, décédé en 1559.

Malgré son attachement à sa préceptrice Diane de Poitiers, celui-ci lui fait 10 enfants dont trois deviendront rois :

  • François II, élevé à Blois avec Marie Stuart qu'il épouse. Il ne règnera qu'un an : 1559-1560.
  • Charles IX
  • Henri III qui règne de 1574 à 1589, date à laquelle il est assassiné par Jacques Clément, moine Ligueur, sans laisser d'héritier. C'est la fin des Valois.
Monogramme H couronné (Henri II) et les 2 C de Catherine de Médicis qui mourra ici en janvier 1589, 8 mois avant son fils Henri III
Monogramme H couronné (Henri II) et les 2 C de Catherine de Médicis qui mourra ici en janvier 1589, 8 mois avant son fils Henri III
armoire à deux corps à décor de figures engainées
armoire à deux corps à décor de figures engainées

l'oratoire
l'oratoire
détail du carrelage
détail du carrelage

Le studiolo : aménagé par François 1er avant 1520, c'est le seul cabinet royal de la Renaissance française conservé. Le décor est ici constitué de 180 panneaux de chêne sculpté polychrome. Intégré au logis de Catherine de Médicis dont il porte les emblèmes, le studiolo est également appelé "cabinet de la reine"

détail du carrelage
détail du carrelage

Le second étage, qualifié d' "appartement du roi" en référence à Henri III, est aménagé sur le même plan que l'étage inférieur.

Henri III est soucieux du prestige de la monarchie. Il rédige un règlement qui impose une distance symbolique entre le roi et ses sujets. Ces mesures provoquent la colère des courtisans, habitués à une plus grande familiarité avec le souverain.

Souvent caricaturé, Henri III s'entoure d'un groupe de favoris, les "mignons" - ce terme désigne le familier d'un prince, sans connotation péjorative.

La chambre du roi passe pour avoir été le théâtre du drame de Blois : l'assassinat du duc de Guise, le 23 décembre 1588.


La galerie des portraits, art préféré de Catherine de Médicis





Nous redescendons par la salle des Etats Généraux.


Dans les salles consacrées à l'architecte Duban qui a restauré le château sont rassemblés objets et mobilier XIXème siècle, inspirés de la Renaissance.

détail du carrelage






piano forte en loupe d'orme (1834)
piano forte en loupe d'orme (1834)

La chapelle St Calais

Consacrée en 1508 sous le vocable de saint Calais, un ermite du VIème siècle, la chapelle du château a connu plusieurs transformations. La nef a disparu pendant les travaux de Gaston d'Orléans en 1635. Ce que nous voyons aujourd'hui n'est que le chœur de l'ancienne chapelle. Au début du XIXème siècle, l'administration militaire y fait aménager trois étages de planchers que Félix Duban fait disparaitre en 1867-1868, en même temps qu'il recréé la façade ouest et le portail. Le somptueux décor qu'il avait fait établir ne subsiste que sur la voute et sur une partie des pavements. Les vitraux de Claudius Lavergne, détruits en 1944, ont été remplacés par des verrières de Max Ingrand qui évoquent les grands figures de l'histoire du château.




La Tour du Foix

Vestige de la forteresse rebâtie au début du XIIIème siècle par les comtes de Blois, cette tour défendait à la fois l'angle sud ouest du château et une porte de l'enceinte urbaine.

A partir du XVIème siècle, elle perd son rôle militaire et abrite les archives de la chambre des comptes. Vers 1640, Gaston d'Orléans fait aménager un observatoire astronomique dans le pavillon de briques qui en occupe le sommet. Au XIXème siècle, la caserne installée dans le château y entrepose les poudres de la garnison.


Nous visitons ensuite la Maison de la Magie Robert-Houdin


Robert Houdin, né à Blois en 1805 (+1871) abandonne rapidement sa carrière de notaire pour devenir apprenti chez un cousin horloger. Il invente le réveil-briquet, la pendule mystérieuse et fabrique des automates et objets de magie. Il connait le succès à l'exposition des Arts et Métiers de 1844 avec son automate écrivain-dessinateur.

Il inaugure ce théâtre consacré à la magie en 1845.

Exilé à Londres après la révolution de février 1848, il se produit devant la Reine Victoria et entame une tournée en Belgique avant son retour à Blois en mai 1849.

Il vend son théâtre en 1852 et donne ses dernières représentations en Algérie où le gouvernement l'a envoyé pour lutter contre l'influence des marabouts arabes qui poussent la population à la révolte (1855).

Il effectue des recherches en ophtalmologie et dépose les brevets de plusieurs outils d'observation.

 

Nous retournons alimenter le parc mètre pour avoir le temps d'assister à la "sortie des dragons".


Créés en 1998, animés par ordinateur, ces dragons en fibre de carbone et époxy pèsent à peine 15 Kgs.

Tête de 7m, queue de 6m, pattes d'1,50m, ils sont articulés par vérins pneumatiques.

 

Nous allons passer la nuit au FP d'Onzain dans un verger fraîchement tondu...


Mardi 28 mai


Pluie dès le réveil. Nous découvrons de l'eau dans l'armoire : peut-être dû au déplacement de l'antenne par un arbre sur le parking de Blois ? Intervention de la serpillère !


Arrivés à Amboise, voilà que les balais d'essuie-glace se désynchronisent... arrêt d'urgence sur le premier parking qui se présente (en bord de Loire)... et toujours sous la pluie. Réparation immédiate : réenclencher la barre métallique qui fait le lien entre les deux balais et remplacer le fusible qui a lâché pendant la "panne".




Occupée dès le néolithique, Amboise devient la cité principale du peuple celte des Turones. Les premières fortifications, édifiées sur l'éperon rocheux, favorisent le développement de l'artisanat gallo-romain. Au VIème siècle, le premier fossé du château est creusé pour défendre les logis édifiés au dessus de la cité. En 503, Clovis, roi des Francs, vient à la rencontre d'Alaric, roi des Wisigoths sur l'île d'Or, face aux remparts Nord. La forteresse est âprement disputée pendant la période médiévale sur fond de rivalité entre le duc d'Anjou et le comte de Blois.

A la Renaissance, le souverain fait de ce château un palais, symbole de sa puissance.

Cœur du pouvoir royal à la Renaissance, ce château fut le lieu de résidence ou de séjour de tous les rois Valois et Bourbon. Il fut le théâtre de nombreux évènement politiques du royaume : naissances, baptêmes, mariages princiers, conjurations et édits de paix. Cette redoutable forteresse assure la sécurité de la famille royale. En l'absence du couple royal, elle abrite le "jardin d'enfance" des rois de France : Charles VIII y naquit, François 1er, sa sœur Marguerite d'Angoulême et les enfants d'Henri II et Catherine de Médicis y furent élevés.

  • 1214  Philippe-Auguste, roi de France, investit la Touraine; le fief d'Amboise devient son vassal
  • 1431  le seigneur Louis d'Amboise est condamné à mort pour avoir comploté contre le favori du roi Charles VII (1403-1461). Finalement gracié, il doit néanmoins renoncer au château d'Amboise confisqué au profit de la couronne. Charles VII y établit une compagnie de francs-archers. Son successeur Louis XI (1423-1483) fait édifier un oratoire à proximité du donjon où demeurent son épouse Charlotte de Savoie. C'est ici que naquit en 1470 son fils le dauphin Charles, futur Charles VIII (1470-1498)
    Le Dauphin Charles, encore mineur à la mort de son père, est temporairement placé sous la régence de sa sœur Anne de Beaujeu. Son autorité est disputée par son cousin, le duc d'Orléans, opportunément rallié au duc de Bretagne (1484) et à Maximilien d'Autriche (1486). Ainsi débute la "guerre folle" contre le roi de France (1486-1488).
    Anne de Bretagne est l'héritière du duc de Bretagne François II. Son duché est l'enjeu de la rivalité entre la dynastie impériale des Habsbourg et celle des rois français Valois. La mort du duc de Bretagne (1488) met un terme à la "guerre folle". Charles VIII soumet la Bretagne. Il obtient l'annulation du mariage de Anne et Maximilien de Habsbourg, rompt lui-même son engagement avec Marguerite d'Autriche et épouse Anne de Bretagne le 6 décembre 1491. Il scelle ainsi l'union personnelle de la France avec le duché de Bretagne qui sera définitivement rattaché au royaume en 1532.
    Anne demeure à Amboise, lieu de résidence du couple royal. Les trois garçons et la fille qui naquirent de cette union meurent en bas âge.
    Le 7 avril 1498, le roi Charles VIII se rend avec la reine dans la galerie Haquelebac, surplombant le fossé qui reliait du Nord au Sud le Logis des-Sept-Vertus au Logis du Roi afin d'assister au jeu de Paume. Il heurte de la tête un linteau de porte. Il meurt quelques heures plus tard à l'âge de 28 ans, sans héritier mâle. Le contrat de mariage oblige Anne de Bretagne à épouser le nouveau roi de France, Louis XII, son cousin.
    François 1er, successeur de Louis XII, devient l'usufruitier du duché au titre de sa femme, Claude de France, fille de Louis XII et d'Anne de Bretagne, puis de ses fils François et Henri. En 1532, l'année de la majorité du "duc dauphin" François, les états du duché acceptent l'union avec le royaume de France.

le logis gothique

Entrée du logis royal, salle des gardes

le promenoir des gardes







Des nobles assuraient la garde rapprochée du souverain. La salle des gardes nobles contrôlait l'accès à l'escalier menant aux appartement du roi. L'un d'eux, le chevalier d'Artagnan, capitaine des mousquetaires du roi Louis XIV, fit halte au château du 4 au 16 septembre 1661, escortant le ministre déchu Nicolas Fouquet vers Paris où allait se tenir son procès


la salle des tambourineurs

Cette salle correspond à l'emplacement d'une "chambre à parer" du Roi. La salle "des tambourineurs" (les musiciens) évoque les nombreuses fêtes et bals donnés au château.


la salle du conseil

A la renaissance, le roi de France étend progressivement son pouvoir sur le royaume en s'assurant notamment de la fidélité des gouverneurs, des officiers et des dignitaires du clergé. Il exige, en outre, que les grands seigneurs demeurent plusieurs mois à ses côtés, en compagnie de leur épouse. Les femmes font ainsi leur entrée à la Cour royale. Les audiences solennelles et les fêtes font dès lors partie de l'agrément indispensable de la vie de Cour. La Salle du Conseil est l'une des premières de ces dimensions à servir de cadre à ces réjouissances.

cheminée gothique
cheminée gothique

qui fonctionne encore !
qui fonctionne encore !


la salle de l'échanson

Cette pièce permet d'évoquer les usages à la table du roi à laquelle l'échanson servait à boire. Les tréteaux médiévaux cèdent la place à la table "à l'italienne".

chambre Henri II

l'antichambre de la cordelière

Cette ancienne antichambre, dont l'entrée a aujourd'hui disparu, permettait aux hôtes de patienter dans l'attente d'être introduit dans les appartements royaux.


                                                 cabinet Louis Philippe                                                                      la chambre



 la taille maximum a été atteinte...
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