Suite de notre voyage en Finistère... qui avait commencé

 

Plusieurs panneaux exposés dans l'église sont consacrés à la layette au XIXème siècle.

Pour ne pas attirer l'attention d'esprits malfaisants sur le nouveau-né, on évitait de s'extasier autour de lui. Bras et jambes emprisonnés dans des langes serrés, le bébé était contraint à l'immobilité totale. Une pointe de tissu passant sur la nuque, croisée sur la poitrine et nouée dans le dos maintenait la tête bien droite.

On laissait sortir les bras au bout d'un mois, mais les jambes restaient enfermées jusqu'à neuf ou dix mois, rendant impossible la marche à quatre pattes si redoutée car elle ravalait l'homme au rang d'animal.

L'emmaillotement devait empêcher le corps du nourrisson de devenir tordu, mais il entraîne aussi des infirmités et des décès dûs à la compression de l'estomac ou à une mauvaise circulation du sang.

De 1 à 7 ans, garçons et filles portaient une robe de laine recouverte d'un sarrau.

Vers 1930, on n'utilisait le lange que pour les jambes.

Nous poursuivons vers l'est avec arrêt "intendance" à Carhaix-Plouguer (et statue de la Tour d'Auvergne, enfant du pays). Nos infos touristiques nous mènent à la recherche du Petit Carhaix, même pas indiqué sur la carte routière, avec son pont et ses maisons portant des enseignes de métiers. Première tentative vers Sainte Catherine et son pont gaulois... puis au hasard d'un panneau indiquant Kergroas, nous arrivons au Petit Carhaix où il ne reste que le pont.


                                                                                                                                                 Puisque nous sommes garés et qu'il est                                                                                                                                                 midi, .. déjeunons : crêpe de sarrasin et                                                                                                                                                   cidre de la Forêt- Fouesnant.

 

Nous montons ensuite vers le nord jusqu'à Huelgoat. L'OT est fermé. Mais le circuit est fléché sauf que nous sautons deux étapes après la Roche Tremblante. Nous continuons jusqu'au gouffre puis nous rebroussons chemin par le sentier des amoureux sans trouver la grotte et le camp d'Artus..

Le chaos du Moulin, éboulis impressionnant et énigmatique, attribué tantôt à la colère de Gargantua, tantôt à celle des habitants de Berrien et de Plouyé, constitue un bon but de promenade. Si on aime les défis, il faut pénétrer dans la grotte du Diable, à l'entrée du chaos sur la rive droite. Elle mènerait en enfer par un chemin bordé de 99 auberges tentatrices; seul le voyageur capable d'atteindre la dernière sans être ivre pourra revenir sur ses pas. Si on lève la tête, on découvre la Roche Tremblante, bloc de pierre de 137 tonnes vénéré par les druides. Un peu plus loin, sur le sentier des Amoureux, on passe devant une caverne, la grotte d'Artus, qui aurait abrité le légendaire roi Arthur. Plus loin apparaît une sorte d'oppidum gaulois appelé le camp d'Artus.

             le chaos du Moulin                                                                                 le trou du Diable

                                                                                                                         la Roche Tremblante

                  le ménage de la Vierge

                                                                  le Gouffre

 

Une vingtaine de kms vers l'Ouest nous amène à Commana, petit village perché sur l'une des plus hautes collines du Léon.

La légende des deux bœufs raconte que les Commanéens auraient commencé à bâtir leur église sur le plateau de Quillidiec. Le travail accompli en journée était mystérieusement détruit chaque nuit, ce que les paroissiens ont interprété comme un signe divin. Ils attelèrent alors deux bœufs à un chariot dans lequel on chargea les pierres de la fondation de l'église. Les animaux escaladèrent une butte et s’arrêtèrent au sommet de la colline. A cet endroit, on creusa les fondations de l'église. Une statue trouvée dans la terre, identifiée comme Ste Anne, donna son nom à l'église qui fait partie d'un très riche enclos paroissial érigé grâce à la prospérité du commerce du lin. la porte monumentale surmontée de trois lanternons ouvre sur l'enclos paroissial. L'ossuaire terminé en 1687 abrite des pièces d’orfèvrerie,dont un superbe reliquaire. Débutée en 1592, l'église de Saint Derrien fut achevée par la construction de la sacristie en 1701.

                                                      le baptistère

 

Nous finissons les visites de la journée au Mougau Bihan tout proche. Ce monument servait de sépulture collective à la fin de la période néolithique, vers 2000 ans av JC. Certains piliers présentent des gravures. L'allée, longue de 18 m, est composée de cinq dalles et dix-huit piliers.

 

 

 

Nous allons passer la nuit à 2 kms de là, au bord du lac de Drennec où patauge un baigneur... pendant qu'une autre fait bronzette sur la plage !

Ce lac, créé en 1981 pour approvisionner en eau une grande partie du Finistère Nord, s'étend sur 110 ha. C'est l'un des plus grands réservoirs à truites de France avec ses dix kms de rives.

 

 

 

Au repas, nous goûtons à un produit culte de la gastronomie bretonne...

 

Pas trop top, ce pâté... mais c'est vrai qu'on n'a pas les frites !!!

Mercredi 5 juin

 

Direction Sizun où nous visitons l'enclos paroissial, connu pour son arc de triomphe magistral (1585-1590) qui possède trois arcades ornées de colonnes corinthiennes. La porte est coiffée par une balustrade et un calvaire. L'ossuaire, avec son alignement d'apôtres au-dessus de cariatides, abrite un musée sur les traditions populaires avec statues, mobilier breton et costumes régionaux. L'église, reconstruite au XVIIème siècle, a conservé un porche gothique et est surmontée par un clocher élancé. des statues étranges ornent la façade. Trois retables baroques décorent le chœur et l’œil est attiré par un somptueux buffet d'orgue du XVIIème siècle

Ensembles religieux typiques de la Bretagne et uniques en Europe, les enclos paroissiaux sont constitués d'une église, d'un calvaire et d'un ossuaire (voire d'un cimetière parfois) protégés par un mur d'enceinte que l'on franchit par une porte triomphale. Ils représentent un espace sacré, séparé de la vie profane, où les vivants et les morts se rejoignent.

Les enclos, qui datent des XVI, XVII et XVIIIème siècles, sont nombreux dans le pays de Morlaix, mais on en trouve aussi quelques beaux modèles dans le reste du département. Celui de Pleyben est l'un des plus impressionnants, celui de Plougastel-Daoulas est célèbre pour son calvaire qui met en scène 181 personnages...

 

A 11h00, nous entrons à l'écomusée des Monts d'Arrée

Moulin de Kerouat

 

Les derniers habitants avaient quitté le hameau en 1965. Le Parc d'Armorique a entrepris de le restaurer.

 

Cet écomusée s'étend sur 12 ha. Il présente un témoignage sur la société rurale : moulins à eau, fournils, annexes agricoles et maisons meublées de lits clos et de vaisseliers.

 

 

Moulin "chandelier"

  aire de battage : 

manège actionné par des chevaux


Des années 1600 jusqu'à la Révolution, 148 tanneries fonctionnent autour de Landivisiau. Leur activité décroit au XIXème siècle et s'achève à la fin du XXème, parallèlement au déclin de l'industrie de la chaussure à Fougères.

Les peaux fraîches sont salées dès la sortie de l’abattoir pour éviter leur pourrissement. A la tannerie, elles passent en bassin de reverdissage (eau courante pour éliminer le sel)

Dans des bacs appelés "pelains", un mélange de chaux diluée et de sulfure de sodium permet de détacher chairs et poils.

S'ensuit une épilation (ébourrage) manuelle sur un chevalet avec un couteau à deux manches et lame incurvée non tranchante.

Les restes de chair et de graisse sont éliminés avec un couteau semblable mais à lame tranchante... c'est une opération délicate.

Le tannage proprement dit a lieu ensuite dans des basseries avec de la poudre d'écorce de chêne (tan) qui rend les peaux imputrescibles. Les chênes écorcés ont au moins dix ans. La "récolte" a lieu de mai à juillet. Pour approvisionner les tanneries de la région, 255 ha de bois sont nécessaires chaque année (fin XIXème). On recense 13 moulins à tan à Lampaul Guilmiliau fin XVIIIème.

Dans les basseries, les peaux sont suspendues sur des cadres de bois puis placées dans trois bacs successifs.

Dans les fosses, les peux bien imprégnées sont empilées avec une couche de tan entre chacune d'elles. Elles y restent de 5 à 8 mois.

Vient l'opération du rinçage à plusieurs reprises dans des tonneaux à foulon.

Au séchoir, elles sont suspendues un mois environ. Si le local est trop humide, elles moisissent; s'il est trop sec, elles deviennent cassantes, d'où l'importance du réglage des volets en fonction de la température et de la direction des vents.

Les cuirs sont ensuite battus avec un maillet et brossés pour éliminer la poudre de tan.

Reste à effectuer un passage sous presse et un séchage avant la vente.

L'ensemble de toutes ces opérations dure de 12 à 18 mois.

Dès la fin du XIXème siècle, un recyclage se développe : la chaux résiduelle sert à l'amendement des sols, les poils garnissent les colliers des chevaux, sont utilisés en chapellerie (feutre) ou servent à fabriquer la bourre pour les cartouches. Les résidus de chairs et graisse se retrouvent dans la colle forte et les restes de cornes dans la gélatine.

Le tan récupéré dans les fosses et piétiné par des chevaux, mélangé à de la terre, sert de combustible

                                  pelain                                                           outils de tanneur                                                  séchoir

 Autres activités : les carrières d'ardoise

et l'élevage avec un coupe racine      

y sont coupées en lamelles les betteraves (pex) destinées à nourrir les animaux


                      scie à foin                 outils pour travailler le chanvre                                            lits clos

 

Nous en sortons vers 12h30 et il fait faim... Repas sur le parking et en route pour la visite des trois enclos paroissiaux du secteur...

Chacun distant d'à peine 5 km.

 

Nous commençons par celui de Lampol Guimiliau

 

Après avoir franchi la porte triomphale de 1668 soutenant le calvaire, on pénètre dans l'église Notre Dame. Sa construction dura près d'un siècle et demi, de 1553 à 1679. Le clocher haut de 70m laisse pressentir les fastes de l'église. L'intérieur est d'une grande richesse avec ses retables, boiseries, vitraux et son baptistère. La poutre de Gloire du XVIème siècle qui traverse la nef, porte la Crucifixion. Elle arbore des scènes de la Passion aux couleurs vives. Le retable de la Passion du XVIème siècle, à gauche du Chœur, comporte huit panneaux finement sculptés. Les retables de saint Jean Baptiste, sainte Anne, sainte Marguerite, saint Laurent et du grand prêtre rivalisent dans l'exaltation spirituelle. La Mise au Tombeau de 1676 fait ressortir la blancheur spectrale du corps de Christ entouré de silhouettes émouvantes.

Ensuite, visite de l'enclos de Guimiliau.

 

L'arc de triomphe est modeste, en revanche le calvaire (1581-1588) porte quelque deux cents personnages qui racontent la vie du Christ. La mise au tombeau fait ressortir le corps figé du Christ entouré de personnages à l'habit finement drapé. L'ossuaire est doublé d'une chapelle funéraire datée de 1648.L'église Saint Miliau possède un clocher flanqué d'une tourelle d'accès. Sa sacristie (1683) est en rotonde, à quatres absidiomes. A l'intérieur du porche, les douze apôtres sont ajoutés dans des niches à dais. En pénétrant dans l'édifice, la lumière converge sur trois retables du XVIIème siècle. Le baptistère à baldaquin du XVIIème siècle étonne par sa taille et ses motifs volubiles évoquant le baptême du Christ. L'orgue de la fin du XVIIème siècle a été restauré pour retrouver ses sonorités d'origine.

 

                                                                                            le baptistère                                  Adam, Eve et le serpent

 

Et la journée de visites se termine à Saint Thégonnec, riche paroisse du Léon qui doit sa prospérité passée à une microsociété paysanne et marchande dont elle a été le fief. Sous l'impulsion de cette communauté sera réalisé un enclos paroissial qui, par son unité architecturale, constitue un fleuron du patrimoine breton. L'église, endommagée par un incendie en 1998, est désormais rouverte après quatre années de travaux.

Les Juloled de Saint Thégonnec constituaient une microsociété de marchands qui avaient bâti leur fortune sur le commerce de la toile de lin et l'élevage du cheval breton. Paysan enrichi, le Julod achetait le fil de lin, le faisait tisser par un paysan-tisserand et récupérait la pièce de toile pour la vendre à un marchand de Morlaix ou de Landerneau. Elu à la tête des paroisses, les Juloled se montraient généreux envers le clergé. Fiers de leur statut social, ils firent édifier par les meilleurs artistes et artisans cet enclos paroissial, destiné à afficher l'opulence des commanditaires et le triomphe de la foi chrétienne.

L'enclos paroissial de Saint Thegonnec, édifié entre le XVIème et le XVIIIème siècles, est le plus important des enclos léonards. L'arc de triomphe de 1587 forme une porte massive chargée de lanternons et appuyée sur quatre piles. L'ensemble constitue une entrée triomphale. Le calvaire de 1610 est l'un des derniers calvaires monumentaux construits en Bretagne. Les personnages grimaçants sont des caricatures du mal. Les trois croix qui le surplombent, soutenant des figures hiératiques, forment une combinaison harmonieuse. L'ossuaire (1676-1682) marque l'apogée et la fin de cet édifice. Sur son frontispice est gravé : "Ô pécheur repentez vous étant vivants car à nous morts, il n'est plus temps". Il abrite une émouvante Mise au Tombeau réalisée par le sculpteur morlaisien Jacques Lespaignol entre 1699 et 1702 où dix personnages grandeur nature en bois polychrome participent à la scène. L'aménagement intérieur de l'église Notre Dame (1653-1716) brille par sa richesse baroque, avec une imposante chaire de 1683, sculptée dans le chêne, et une profusion de retables. Le retable du Rosaire (1697), en deux parties, évoque le péché, la prière et le salut avec les figures d'Adam et Eve et de la Vierge, au centre.

Il faut maintenant songer à accomplir des activités nettement mois culturelles, style vidanges et ravitaillement en eau. L'aire de Saint Thégonnec semble parfaite sauf que le jeton acheté pour l'eau potable ne remplit pas son office. Nous nous rabattons sur l'aire de Guimiliau où l'eau est gratuite, mais l'emplacement moins agréable. Tant pis, nous y resterons pour la nuit.

 

Jeudi 6 juin

 

le soleil continue de nous accompagner direction Morlaix.

Lové au fond d'une ria et entre trois collines, Morlaix vit à l'ombre d'un majestueux viaduc. Les bateaux de plaisance y mouillent presque en centre ville. Le patrimoine bâti témoigne d'un riche passé de négoce et se singularise par une forme architecturale unique en Europe : la maison à pondalez (ponts d'allée, passerelles permettant de passer d'un côté à l'autre de la maison)


Le viaduc fut construit de juin à septembre 1863 par 900 à 2000 ouvriers pour la ligne de chemin de fer Paris-Brest.

Hauteur : 58m, longueur : 292m, 14 arches, 11 000 tonnes de granit, 74 000 tonnes de sable, terre, gravier, moellons, 2500 m3 de bois d'étai, 43 tonnes de fer...

Bombardé par les Anglais le 29 janvier 1943, le passage du train qui ravitaille la garnison allemande de Brest est rétabli 10 jours après.

Début août 44, les maquisards l'occupent pour éviter sa destruction par les allemands.

l'Hotel de Ville

Fontaine des Carmelites

Eglise St Matthieu... fermée

vue sur les clochers des églises Ste Mélaine et St Matthieu


Le prieuré de Ste Melaine fondé entre 1149 et 1157 est en bien mauvais état en 1455 et menacé de fermeture. Mais en 1489 sont engagés des travaux de rénovation et d'agrandissement sur une durée de 30 ans.

Cette église n'a pas la configuration architecturale typique du Trégor.

Maisons à pondalez

Sur la façade, deux étages sont ornés de statues. Aux angles, elles sont religieuses, au centre, elles sont profanes.

Maison de la duchesse Anne (1530) dite à lanterne. Ce terme désigne l'espace vide du sol au toit, éclairé par une suspension descendant du centre de la charpente.

Cette maison possède un escalier à vis sur 3 étages, soutenu par un pilier de 11m fait d'un seul tronc de chêne, orné à chaque étage d'une statue de saint. St Roch, St Martin, St Christophe et au sommet, St Michel terrassant le dragon.

A chaque niveau, l'escalier dessert une coursive reliant l'avant et l'arrière de la bâtisse : c'est le pont d'allée, contracté en pondalé ou pondalez en breton. A ne pas manquer, au premier pondalé, l'acrobate sculpté les pieds en l'air et la langue pendante en direction d'un tonnelet qui symbolise la fête.

Petit souci, l'appareil photo de Francine a la mémoire pleine... et il se révèle impossible de transférer les clichés sur la tablette... D'où excursion au Géant Casino de St Martin des Champs et acquisition d'un Mémo Stick. Quelques km en côte d'Armor (Plestin les Grèves) pour rejoindre l’extrême N-E du littoral finistérien à Locquirec ...

et admirer le point de vue de Marc'h Sammet ... entre deux arbres.

Route vers l'ouest et arrêt à Saint Jean du Doigt avec son église où des foules de pèlerins venaient vénérer la relique du doigt de St Jean Baptiste arrivée ici en 1437 dans des circonstances inconnues. L'église fut édifiée au début du XVème siècle grâce aux dons des pèlerins et des seigneurs locaux. Au XVIème siècle s'y ajoute un oratoire extérieur style Renaissance et un orfèvre réalise un grand calice, fleuron du trésor de St Jean.

Foudre (1925) et incendie (1955) ont fait disparaître la flèche gothique et les retables.

Retour à l'air iodé de la pointe de Primel - Trégastel.

En longeant la rive droite de la baie de Morlaix, nous espérions pouvoir bifurquer vers le Cairn de Barnenez (ensemble de 11 dolmens) mais la route est barrée, alors nous passons notre chemin et nous remontons la rive gauche de la rade jusqu'à Carentec. 

       pointe de Pen Al Lann                                                                                   île Louet                               château du Taureau

Nuit face à la mer sur un parking d'une plage de Carentec.

La ville, autrefois riche évêché, a conservé son patrimoine historique et ses plages sont autant d'atouts touristiques. Entourée de la "ceinture dorée", cette grande zone productrice de primeurs couvrant les sept paroisses qui dépendaient de l'évêché de Saint Pol, la ville est l'un des premiers centres d'exportation de culture maraîchère du pays. Les terres cultivées se sont étendues : elles se déploient jusqu'au mont d'Arrée et englobent une partie de Trégor. Pas moins de 74% des artichauts et échalotes consommés en France sont produites dans le Léon et le proche Trégor. On comptes plus de vingt cinq légumes cultivés près de Saint Pol, des pommes de terre jusqu'au lutin de St Pol, un champignon apprécié des chefs léonards. La région s'affirme aujourd'hui au premier rang français et 9% de la population travaille dans ce secteur. La Bretagne produit plus de 50% de la viande de porc française, 40% de la volaille, 20% du lait. Les cultures légumières, diversifiées, affichent également des résultats très positifs, la Bretagne représente aussi 72% des choux fleurs et 90% des pommes de terre primeurs produits dans l'Hexagone. S'y ajoutent tomates, haricots verts et bien sûr les célèbres oignons de Roscoff ou encore les fraises de Plougastel

 

En route pour Saint-Pol de Léon

 

St Pol de Léon doit sa prospérité à sa vocation épiscopale. Le premier de ses évêques fut Paul Aurélien (VIème siècle) qui, bien avant de devenir St Pol, était un simple moine gallois en retraite spirituelle sur l'île de Batz. Lorsqu'il débarque dans l'ancien Castellum Leonense  pagus la ville est en pleine décadence. Il s'emploie à l'évangéliser, devenant le premier évêque d'une longue lignée (62) qui s'achève à la Révolution. Alors qu'au XVIIème siècle, St Pol était surnommée "la ville sainte", que ses riches hôtels particuliers côtoyaient les hautes flèches de ses églises, la Révolution marquera la fin de sa puissance. Le siège saintpolitain est réuni à celui de Quimper et la ville perd ses communautés religieuses. Mais, dans la cathédrale, retentit toujours la cloche du saint. La légende veut que Paul Aurélien, qui la convoitait dans le château du roi March de Cornouailles, l'ait retrouvée dans la gueule d'un poisson rapporté par un pêcheur.

 

La Kreisker : bâtie par une dame voulant se faire pardonner d'avoir travaillé le jour de la Vierge...

Détruite par les Normands (1345), reconstruite et à nouveau détruite par les Anglais (1375) et finalement reconstruite fin du XVIème siècle.

Sa flèche de 77m de hauteur est visible de très loin... et se visite (136 marches)

                                                                                La vasque du Kreisker

Elle provient du manoir Kerliviry. Transférée en 1912 par un attelage de 43 chevaux, ce fut un acheminement héroïque d'un mois pour une vingtaine de km. Le frottement des roues provoqua l'incendie du chariot en cours de route... La quatrième coupe fut installée à la Libération.

Ce bas relief évoque la sustentation du prophète Elie au désert...

Elie alla dans le désert l'espace d'une journée de marche; arrivé là, il s'assit sous un genêt et demanda la mort en disant : C'est assez ! maintenant Yahveh, prends ma vie, car je ne suis pas meilleur que mes pères!

Il se coucha et s'endormit. Et voila qu'un ange le toucha et dit  "Lève toi et mange". Il regarda et vit qu'il y avait à son chevet un gâteau cuit et une cruche d'eau

maquette du Kreisker, réalisée en 1929.

Lors du pardon, chaque année, la cloche miraculeuse de St Pol Aurélien était portée en procession, à l'abri de ce petit Kreisker.

Trois cordeliers s'éloignent vers un havre de la côte. Leur planche de salut n'est autre que leur propre manteau posé sur les vagues. L'épisode se réfère à la légende de François de Paule, le fondateur des Minimes (1416-1507). Au détroit de Messine, des bateliers ayant refusé l'embarquement au moine trop pauvre pour payer son dû, celui-ci étendit son manteau pour passer la mer.

 

 

Bannière de procession en tissus superposés


la maison Prébendale, édifiée en 1536

l'histoire de ce joyau d'architecture du XVII ème siècle demeure bien mystérieuse
Le terme est à rapporter à l'âge d'or de la cité épiscopale quand Saint-Pol comptait une douzaine de « chanoines prébendés », c'est-à-dire bénéficiant du privilège de pouvoir lever l'impôt.

 

Cathédrale Paul-Aurélien (ou basilique de 'Annonciation)

Elevée sur les bases d'une basilique romane du XIIème siècle, la cathédrale a été construite sur plusieurs siècles, du XIIIème au XVIème siècles Le chœur de style gothique, et la rose du pignon sud datent du XVème siècle. De nombreux trésors sont conservés dans l'édifice, dont 66 stalles du XVIème siècle, en bois sculpté par des artisans locaux. Elles sont toutes différentes et très librement ouvragées. Le maitre-autel du XVIIIème siècle en marbre noir, surmonté d'un palmier surprenant qui contient un ciboire, est admirable. Sur le pourtour, à l'intérieur de l'édifice, il y a plusieurs chapelles, dont celle de St Pol qui renferme les reliques du premier évêque. Mais le plus étonnant trésor de la cathédrale est la collection de "boites à crâne" qu'on appelle "l'enfeu des crânes", visible lors des visites.

les stalles

l'enfeu des crânes

Nous grimpons vers le nord jusqu'à Roscoff.

"Trou de flibustiers, vieux nid à corsaires, vieille ville à matelots" écrivait le poète Tristan Corbières. Cette phrase résume bien le passé maritime de cette petite cité de granit qui conserve de superbes maisons d'armateurs. Aujourd'hui, Roscoff est un port actif avec ses liaisons régulières vers la Grande Bretagne. La cité abrite également le premier centre de thalassothérapie créé en France en 1899. Le musée des Johnies présente l'histoire des producteurs d'oignons qui, au XIXème siècle, partaient à vélo vendre leur production en Angleterre.

 

 

 

 

Rue Armand Rousseau (autrefois rue des Perles), une des plus anciennes de Roscoff. Demeures des riches armateurs et négociants des XVème et XVIèmes siècles possédant de surprenantes entrées de caves à fleur de rue et ornées de lucarnes sculptées alliant style gothique et éléments Renaissance.


et nous arrivons à l'église Notre Dame de Croaz-Batz

Les albâtres, dont trois ont été volés en 1981

Nous nous promenons rue Réveillère où la tradition dit que Marie Stuart y fut hébergée en 1548, à son débarquement en France à l'âge de 6 ans. Alors reine d'Ecosse, mais future reine de France grâce à son mariage avec François II, elle débarqua plus probablement à la chapelle
St Ninier, détruite en 1932.

 

Après le repas, nous filons plein sud vers Plouvorn où nous allons visiter la Chapelle du Lombader (1432), avec reconstruction en 1573.

 

le clocher est totalement creux et mesure 57,48m de haut (27m pour la tour, 30,48m de flèche)

 

la flèche octogonale est flanquée de 4 clochetons de 10m avec à sa base une galerie quadrilobée.

 

le Jubé (1510-1520) fut restauré en 1877

 

les statues modernes datent du début XXème siècle : côté chœur, les 12 apôtres, sur la porte à droite, St Roch.

Nous arrivons au château de Kerjean.

le château, fin XVIème siècle, est construit dans le style "seconde Renaissance Française" appliqué à un matériau exigeant, le granit.

A château se côtoient les seigneur et leur famille proche, des parents éloignés, des religieux, des militaires, des hommes de loi, des domestiques, des paysans. A chacun est dévolu un espace selon son rang.

Les ailes latérales abritent activités agricoles et artisanales.

Le logis - partie la plus haute - prestigieux est réservé aux seigneurs qui y vivent, dorment et reçoivent. Ils circulent dans tout le bâtiment par le premier étage, niveau noble.

La cour et son puits situé à proximité des cuisines. Il constitue un élément décoratif avec ses trois colonnes corinthiennes, son dôme coiffé d'un lanternon et flanqué de vases de fleurs et de fruits 

 

la façade arrière du château


Situé en avant du château, le colombier est daté de 1599. Il fournissait de la viande pour le seigneur et de l'engrais, la colombine, à base de fiente. 984 pigeons pouvaient nicher dans ces boulins accessibles par une échelle pivotante.

 

Les sablières de la chapelle étaient autrefois peintes.

les seigneurs suivaient les offices dans une tribune haute (hagioscope) directement reliée à leur logis par l'aile des arcades.

Presse à lin, utilisée à partir du XVIIème siècle.

Dans la partie basse était entreposée la filasse; en partie haute, les toiles étaient pliées entre des tablettes pour les presser

Le lit carrosse de la collection de Kerjean est ajouré sur deux côtés et s'ouvre grâce à une porte à charnière.

ce lit-clos (1664) constitue un rare exemple de lit-clos à deux façades munies de porte. Il pouvait servir à séparer une pièce en deux à la manière d'une cloison.


Nous passons ensuite dans la salle de l'exposition "la bourse ou la vie".

Dans les campagnes bretonnes au XVIIIème siècle, les 3/4 des délits commis ont pour cause des conflits de voisinage (propriété, bétail, tractation commerciales, héritage, atteinte à l'honneur...). Les règlements de compte ont souvent lieu à la taverne. Les femmes, souvent rencontrées comme victimes, sont aussi actrices de la violence par leur rôle dans l'exacerbation des conflits. Leur crime le plus fréquent est l'infanticide.

Bien que passible de la peine de mort, le faux-monnayage est une activité relativement fréquente.

La Bretagne étant exempte de taxes sur le tabac et le sel, la contrebande occupe une grande partie de la population des zones "frontières".

Mauvaise récolte, crise économique, décès d'un conjoint entraînent souvent le chapardage pour survivre, parfois en groupe, tel celui de Marie Tromel. Le pourcentage de nobles pauvres est très élevé, surtout chez les cadets défavorisés par le partage entre héritiers. Certains choisissent donc la voie de la délinquance et mènent parfois de véritables bandes armées, comme Guillaume le Merdy, sieur de Kernoelquet, entre 1653 et 1660.

Fin Moyen Age, le droit de justice est exercé soit par le roi, soit par les seigneurs, soit par l'Eglise ou même par certaines villes. La suprématie de la justice royale mettra plusieurs siècles à s'affirmer:

- 1552, création des tribunaux royaux (présidiaux) à Rennes, Nantes, Vanne et Quimper.

- 1554, création du Parlement de Bretagne qui rend ses jugements au nom du Roi en dernière instance.

Un décret du juge permet 'arrestation d'un suspect qui ne sera condamné que sur la base de preuves dont la primordiale est l'aveu... d'où le recours (réglementé) à la torture.

Par manque de moyens, les prisons vétustes et sommaires abritent les accusés attendant leur jugement. Il n'est pas rare d'y être maltraité mais il est souvent facile de s'en évader, en corrompant les geôliers sous payés, par exemple.

Les petits délits sont condamnés à des peines corporelles, comme le carcan ou le pilori sur la place publique.

La peine de mort est exécutée par le bourreau par pendaison ou décapitation. Si le condamné a été tué avant son procès, c'est son cadavre que l'on pend ou décapite; si le condamné est en fuite, c'est son effigie peinte qui est exposée en place publique par le bourreau.

 

 

Sac de procédure

contenant interrogatoires, dépositions, rapports d'autopsie

d'où les expressions 

"l'affaire est dans le sac" 

cad toutes les preuves sont réunies

 

"vider son sac"

l'affaire a été plaidée

Dans le parc, voici les piliers de justice, ou fourches patibulaires, autrefois surmontées d'une traverse pour y exécuter les pendaisons.

Le droit de haute justice autorise les seigneur à prononcer la peine de mort.

 

 

 

 

 

 

l'Ankou symbole de la mort en Bretagne : squelette couvert d'un linceul et tenant une faux

la fontaine


 

Après ces trois heures passées à Kerjean, nous repartons vers le nord...

 

 

Arrêt à Plouescat

 

 

nous longeons ensuite la côte vers l'ouest.

Arrêt au menhir christianisé de Brigognan


Et dernier arrêt (il est déjà 19h00) au village-chaos de Meneham...

ambiance village artificiel...

Pour la nuit, ce sera l'aire toute proche, juste avant Kerlouan...

 

 

Samedi 8 juin

Rendez vous à Châteaulin avec Arnaud vers 11h00, sur le parking Leclerc.

                                    Repas dans une crêperie avec, en apéro, le

 

que nous apprécions moyennement...

 

Arnaud doit retourner au boulot pour 14h00.

A quelques km nous attend la chapelle de St Sébastien - St Segal... qui est malheureusement fermée.

Des foules de pèlerins y venaient par la rivière à l'occasion des six pardons annuels dont certains associés à des marchés de productions locales: le beurre au printemps, les cerises l'été, les poires en automne... Aujourd’hui se tient encore le pardon de la Madeleine le troisième dimanche de juillet.

Alors direction Pleyben où nous arrivons à l'église St Germain et ses deux clochers (XVIème et XVIIème siècles) à la sortie d'une messe d'enterrement...

En attendant, nous visitons le musée installé dans l'ossuaire et le calvaire édifié en 1555 : une trentaine de scènes de la vie du Christ y sont sculptées dans la pierre de Kersanton... Son aspect actuel date de 1743.

Les sablières de Pleyben

Les paroissiens nous laissent pénétrer dans la sacristie...

Retour vers l'ouest jusqu'à Crozon.

la pointe de Dinan :

Puis nous remontons vers Camaret et les alignements de Lagatjar (~2500 ans av JC).

Au nombre de 600 en 1776, il ne reste qu'une centaine de pierres levées en 1883.

L'ensemble dessine une ligne orientée NE-SO d'où partent à angle droit deux lignes parallèles. 

Le littoral avant d'atteindre le goulet de Brest...

 à la pointe des Espagnols.

Face à Brest, cette falaise de 60m de haut représente une position stratégique. Les Ducs de Bretagne y édifièrent un fortin dès 1387, aujourd'hui disparu.

En 1594, les Espagnols y débarquèrent et n'en furent délogés qu'après d'âpres combats.

En 1695, Vauban y fait installer une batterie basse. Pour la protéger d'une attaque à revers par la terre, une enceinte est bâtie en 1749, puis une tour en 1812. De 1878 à 1883 y seront adjoints 19 canons supplémentaires. En 1888 une batterie de deux canons est ajoutée sous la batterie de Vauban, en creusant dans le roc. En 1939/45, le site n'est plus équipé que de batteries fégères que les Allemands compètent d'une DCA. Le site a été remilitarisé à la suite des attentats du 11 septembre 2001.


Nous choisissons pour la nuit l'aire du Frethameau de Crozon.

En 1843, on peut traverser la rade de Brest sur des chaloupes à deux mâts pour 25 cts.

Vers 1894, les vapeurs prennent le relais...

 

Notre voisin, prêt pour la manif du NPA à Crozon et le stationnement sur l'aire sera interdit dès 8h00 du matin...

Va falloir se lever tôt !


 

 

Dimanche 9 juin

 

 

 

Le ciel est gris et le vent plutôt frais.

Nous sommes prêts à partir à 7h57... vers l'est puis le nord pour aller vidanger à l'Hôpital - Camfrout...

 

 

 

 

 

Heureusement, la signalisation nous évite de nous perdre en pleine campagne bretonne !!!

 

 

Nous visitons Daoulas

le porche des Apôtres

L'église abbatiale

L'ossuaire et le chapelle Ste Anne et nous voila à Plougastel-Daoulas, accueillis à l'occasion de la fête des Fraises par un bagad épaulé par quelques écossais...

Le calvaire, édifié au début du XVIIème siècle en guise d'ex-voto après la peste  de 1598 et achevé en 1604.

Le prédicateur s'installait sur la plate forme centrale, accessible par l'escalier.

Les 49 scènes de la vie du Christ n'y apparaissent pas en ordre chronologique.

En route pour la Martyre.

Une immense foire y attirait les marchands de toile, de bestiaux et de chevaux venus de toute la France et de l'étranger.

Témoignage de cette prospérité passée, l'enclos paroissial, élevé entre le XIVème et le XVIIème siècles, est le premier édifice de ce type bâti dans le Finistère. Il s'ouvre par un arc de triomphe en granit du XVIème siècle surmonté d'un calvaire où trône le Christ. Il possède la particularité d'être dominé par un chemin de ronde d'où on surveillait la foule qui assistait aux foires. Sur l'ossuaire de 1619, une inscription en breton avertit le passant : "Fol est celui dont l'esprit ne médite sachant qu'il doit mourir". Le porche gothique du XVème siècle, premier du genre dans la région, présente la Nativité avec une Vierge allaitant, mutilée par pudibonderie. A l'intérieur, l'Ankou, le valet de la mort, surplombe un bénitier.

A proximité (5 km), nous atteignons la Roche Maurice.

Un calvaire à trois croix, représentant le Christ et les larrons, signale l'entrée. L'église St Yves du XVIème siècle dresse à 60m sa flèche à crochets. Bel exemple de l'architecture religieuse léonarde, le clocher possède deux galeries en encorbellement. A l'intérieur, l’œil est attiré par les sablères, représentant des scènes de la vie quotidienne. Un jubé Renaissance, en bois polychrome, situé entre la nef et le chœur, est décoré avec des statues des apôtres, des papes et des saints. Sa galerie est surmontée d'une Crucifiction. Le vitrail du choeur de 1539 représente une Passion. Sur l'ossuaire de 1639, au-dessus du bénitier extérieur, la mort armée d'un dard proclame "Je vous tue tous."

Après l'enclos paroissial, le château bâti sur un roc'h (rocher, en breton) qui surplmbe de 70m la rivière Elorn. Initialement édifié au XIème siècle par le vicomte Morvan, Hervé Ier de Léon s'en empara vers 1180 et le transforma en forteresse à défense active : la courtine, flanquée de deux tours semi-circulaire, permettait aux archers de repousser les assauts plus facilement.

Par alliance, le château fut transmis au XIVème siècle aux vicomtes de Rohan qui effectuèrent d'importants travaux avant de la délaisser au XVIème siècle et nombre de ses pierres en furent extraites (schiste, quartztite et granit).

On estime que 80% des structures du château sont enfouies sous la végétation et les éboulis.

Ce sont les guerres de Religion, fin XVIème siècle, qui achèveront sa destruction.

Seul "gros" vestige, la base du donjon dont la hauteur initiale avoisine les 30m (il en reste 15). D'une surface de 110 m², l’épaisseur de ses murs peut excéder 3m.

A la roche Maurice, l'accès au château fort ne correspond pas à l'image traditionnelle, avec pont levis, assommoir et herses.

Ici, il s'agit d'une porte léonarde, avec 3 barres de bois horizontales, logées dans l'épaisseur des murs et tirées en travers du couloir pour être verrouillées de l'intérieur. Les assaillants devaient les détruire une à une pour progresser jusqu'au donjon. Ce dispositif était associé à des chicanes dont il ne reste aujourd'hui que le logement des poutres. Des herses protégeaient l'entrée du couloir menant au donjon, complétées par une autre herse face à la porte d'accès du logis.

Nous nous rapprochons de Landerneau pour aller visiter l'enclos paroissial de Pencran.

Situé à deux km de Landerneau sur la rive gauche de l'Elorn, le village de Pencran possède un enclos paroissial remarquable. Le calvaire principal à trois croix est expressif. Datant de 1521, il se dresse sur une statue de Marie Madeleine agenouillée. L'église, dédiée à Notre Dame, possède des voussures ornées de scènes bibliques ; sur les côtés du porche, des niches abritent les douze apôtres. Sur l'ossuaire, autrement appelé St Eutrope et datant de 1594 est inscrit en breton "charnier pour recueillir les ossements du peuple".

Il fut occupé par une école, un bureau de tabac et a aussi servi de logement !

Après une petite heure de route, nous passons à l'ouest de Brest pour voir le Phare St Matthieu sur la commune de Plougonvelin.

Dès 1250, les moines de St Matthieu allument un feu au sommet  d'une tour pour guider les navires. En cas de naufrage, les épaves, au titre du droit de bris, revenaient à l'abbaye pour l'entretien du feu.

En 1689, une lanterne vitrée close est installée au sommet de la tour.

Au mois de juin 1835, le phare actuel, dont la construction a duré 4 ans, est allumé. Il signale la route à suivre pour entrer dans le goulet de Brest. Ce phare, électrifié en mars 1937, automatisé en 1996, est télécontrôlé depuis 2005. Il n'est plus gardiené depuis février 2006.

Nombre de marches : 163, hauteur 37m, portée 29 miles, 55 km, feu blanc à un éclat toutes les 15s.

Le site regroupe le monument aux marins morts pour la France, la station météo et le sémaphore de la marine nationale, l'abbaye, le phare et la chapelle

Puis nous allons visiter l'abbaye.Son nom breton peut se traduire par "Saint-Matthieu-fin-de-terre" !

Elle a été fondée au VIème siècle par saint Tanguy, en expiation du meurtre de sa sœur, d'après la légende. Elle fut pillée une première fois en 1294, rasée par les anglais en 1558 puis reconstruite par son abbé, Claude Dodieu et occupée par les Bénédictins réformés de St Maur. Abandonnée à la Révolution, elle connut le sort tragique de nombreux monuments et devint carrière de pierres.

                                                                         La chapelle (1861) où se trouve la statue de Tanguy armé de son épée fratricide.

 

un monument national consacré à la mémoire des marins "morts pour la France" a été érigé en 1927.

Dominant un vieux fortin du XIXème siècle, une stèle haute de 17m traduit de façon poignante la douleur et la tristesse d'une femme en deuil face à l'océan.

Ce territoire cérémoniel accueille un cénotaphe, la demeure du souvenir pour les marins d'Etat, de commerce et de pêche, victimes des conflits et "morts pour la France", le lieu de mémoire dédié à leur sacrifice, le lieu de recueillement pour leurs familles.

Pour la nuit, nous choisissons Ploumoguer à une dizaine de km au N-E, une aire magnifique avec toilettes, douches et sèche-linge.

 

Lundi 10 juin

 

Le ciel est très gris. Nous prenons la route pour une quinzaine de km vers le nord et arrivons à Lanildut, village situé sur la rive gauche du plus petit aber breton, l'aber Ildut. L'activité portuaire fut intense aux XVIIème et XVIIIème siècles. Une promenade dans le sentier de Rumorvan, à la sortie du bourg, bous en donnera la preuve : là se dressent quelques maisons qui appartenaient aux capitaines de l'époque. Elles arborent le granit rose extrait des carrières locales, fermées en 1969 et dont un bloc de plus de 100t sert de soubassement à l'obélisque de la place de la Concorde.

Nous visitons l'exposition installée dans l'OT sur le milieu marin envahi depuis 1944 par la crépidule apportée par les navires alliés. Faute de prédateurs, elle a proliféré au détriment du peuplement des fonds marins et de la production de plancton.

Autre nuisance, l'algue brune (sargasse), arrivée en 1971 avec les huîtres japonaises destinées à remplacer les portugaises décimées par la maladie. De croissance très rapide, avec un pouvoir reproducteur élevé, la dispersion efficace de ses rameaux qui se fixent sur n'importe quel support lui confèrent une grande faculté d'adaptation. En 1988-1989, les ostréiculteurs de l'île de Ré ont dû faire appel à deux engins amphibie de l'armée pour arracher les sargasses... sans effet durable.

L’huître portugaise, introduite accidentellement au XIXème siècle, avait remplacé l’huître plate.

L’huître japonaise a vu son expansion, initialement très lente, s'accélérer dans les années 90 et prendre un caractère invasif dans les baies de St Brieuc, la rade de Brest et le littoral sud-breton.

les algues sont classées par couleur (vertes, rouges, brunes) et ont une grande diversité d'utilisation (alimentation, pharmacie, cosmétiques, agriculture)

70 grammes d'algues fraîches contiennent :

                   autant de fer qu'un kilo d'épinards

                   autant de vitamine D que neuf kilos d'abricots

                   autant de vitamine E que 100 g de carottes

                   autant d'iode que 11 kilos de cabillaud !

 

Les composés gélifiants et épaississants sont les alginates (algues brunes), les carraghenanes (algues rouges) et les agars (une quinzaine d'espèces d'algues rouges).

Les algues de rive, ramassées en été, sont étalées sur les dunes pour le séchage et regroupées en tas à chaque menace d'averses.

La pêche des goémons est réglementée :

                   goémons de rive, ancrés au sol, récoltés à pied

                   goémons d'épave, qui dérivent au gré des flots

                   goémons de fond, pêchés en bateau, de mai à octobre, jusqu'à 5 m de fond

 

Les goémoniers travaillent à marée basse et reviennent à marée montante. Il est interdit de récolter de nuit.

Le scoubidou, inventé en 1961 a été utilisé à la force des bras jusqu'en 1971. Après sa mécanisation, les tonnages récoltés ont été multipliés par 5.

Composé d'un tube de 4 à 5 m de long, d'une manivelle et d'un crochet, il est plongé dans l'eau. Si le choc est mou, il y a des algues. Le goémonier peut commencer peut commencer à tourner et tirer son outil jusqu'à remonter le paquet d'algues arraché. On le tourne alors en sens inverse avec des petites secousses pour le faire tomber dans la cale où une pompe évacue en permanence l'eau amenée par les algues.

Le retour au port est suivi du déchargement immédiat qui dure 10 à 30 minutes.

La récolte varie de 20 à 70 tonnes par jour et par bateau.

Une fois pesée, la récolte est transportée par camion directement aux usines.

Four à goémon sur le chemin côtier

 

 

 

 

 

Autrefois brûlées dans un four, les algues préalablement séchées dégageaient une fumée épaisse et âcre.

On invitait les enfants à ces fumigations bénéfiques ultra-iodées qui fortifiaient les bronches.


nous arrivons au maximum de la capacité de ce chapître...

la suite est