le Périgord du 5 au 17 août 2013

 

Lundi 5 août 2013

 

Départ de Belin-Beliet à 16h00. Nous atteignons la Dordogne (la rivière) à St Pardon... Pas de mascaret en vue...

Puis tentative de visite du château de Vayres.... trop cher !

Poursuivons donc sur Libourne où nous nous garons en bord de Dordogne.

La ville, fondée au confluent de l'Isle et de la Dordogne par un anglo-normand (Roger de Leybourne) sur des vestiges gallo-romains, est une bastide portuaire du XIIIème siècle. Elle doit sa prospérité au transport des vins du pays libournais et aux maisons de négoces.

Le transport fluvial de bois de noisetier (utilisé dans les vignes) était florissant. Le pont de pierre fut bâti en 1822.

La ville, centre de recherche du courrier, est aussi depuis 1962 le "secrétariat du Père Noël".

Photos du centre ville, la bastide.

C'est au milieu des vignes de Pomerol que nous passons la nuit...

 

Mardi 6 Août

 

A 200m de l'ancien port de St Emilion se dresse le menhir de Pierrefitte (5,20m de haut, 3m de large, 1,5m d'épaisseur) masse de 50 T présentant un "trou à offrandes" à 0,70m du sol... Il est doué, parait-il, d'un pouvoir de guérison des boiteux !

Nous allons visiter Saint-Emilion.

Si le vin a contribué à la renommée de la cité, beaucoup de familles vivaient ici il y a plus de 15 000 ans comme le montrent de nombreuses traces d'occupation paléolithique.

Pendant la période gauloise, un oppidum fut créé sur le plateau, puis les romains introduisirent la vigne.

Un premier monastère fut bâti au début du VIIème siècle, puis, au VIIIème siècle,un moine venu de Bretagne, Emilian, fonda un ermitage dans une grotte et fit de nombreux miracles. A sa mort, ses fidèles creusèrent une église souterraine. Idéalement placée sur le chemin de St Jacques de Compostèle, St Emilion est devenue au XIIème siècle une cité où vivaient plus de 10 000 personnes protégées par d'importants remparts. Au fil des siècles qui suivirent, la cité subit bien des conflits comme la Guerre de Cent ans, mais ce furent les guerres de religion qui la ruinèrent.

                                                                                       Au loin, la tour du Roi...

 

Entrée de l'église souterraine que nous ne visiterons pas...

au loin, le clocher de

la Collégiale...

porte St Martin

 

 

Promenade dans les rues aux pavés "casse-pattes" et grimpette pour admirer le panorama...

 

 

 

 

nous allons nous reposer les mollets dans la Collégiale et son cloître


la tour du Roi

 

 

Nous reprenons la route vers le sud,rejoignons la Dordogne à St Jean de Blaignac et la longeons jusqu'à Castillon la Bataille où Francine espérait bien faire quelques courses... mais chou blanc !

 

 

 

 

 

 

Cliché de la Porte de Fer (ancienne porte de la Poterne), XIème siècle, seul vestige de l'enceinte médiévale...

 

 

Cette chaîne a été ramenée lors d'un dragage le long de la rive gauche de la Dordogne en amont de Castillon. Elle gisait en diagonale dans la vase à proximité de pieux. L'emplacement de sa découverte et la robustesse de ses maillons incitent à penser que cette chaîne est bien celle qui fut tendue par le Duc de Mayenne, chef des toupes catholiques qui assiégeaint la ville en 1586 pour empêcher l'arrivée de renforts protestants venus de Ste Foy la Grande et Bergerac.

 

 

Nous pensions continuer la route en bordure de rivière... mais c'est une impasse !   Voulant emprunter le 1er pont pour sortir de la ville, nous nous trouvons bloqués par un camion en panne... Marche arrière pour tout le monde !   Nous empruntons l'itinéraire poids lourds et la D936 jusqu'à un Leader Price.

Arrêt à la Tour de Montaigne (XIVème siècle), lieu de pèlerinage, où Montaigne venait méditer et écrire ses Essais...

La visite à 7 euros ne nous tente pas.

Nous allons stationner à Moncaret pour le repas et attendons 14h00 pour visiter le site archéologique.

Nous reprenons la route jusqu'à Sainte Foy la Grande, aux confins du Périgord pourpre.

Fondée en 1255, la plus occidentale des bastides de Dordogne occupe une place stratégique, à la frontière des religions, de la géographie et de l'histoire entre le Périgord et l'Agenais.

Paradoxalement, Ste Foy la Grande fait partie des plus petites communes de France avec ses 51 ha, dont 95% sont urbanisés.

L'implantation d'une bastide répond à différents besoins:

      * administratif et judiciaire par sa situation géographique (axe de communication et d'échanges commerciaux)

      * militaire (possibilité de repli rapide lors d'invasion et surveillance des "frontières", caractère défensif ou offensif)

      * économique grâce à ses foires et ses marchés (contrôle et taxation des productions)

      * spirituel avec les églises, abbayes, couvents, prieurés, écoles...

Le plan, souvent organisé de façon orthogonale, est généralement très régulier tout en s'adaptant au terrain ou à une urbanisation déjà existante.

Eglise Notre Dame

Flèche de 62m de haut (2m de plus que les tours de ND de Paris)

4 cloches dont un bourdon de 3t.

La martyre Ste Foy, née à Agen en 290, est convertie à la foi chrétienne par sa nourrice.

Miraculeusement réchappée du supplice du gril ordonné par le pro-consul Dacien, celui-ci la condamne à la décapitation.

Ses reliques sont conservées à Conques (Aveyron) depuis le IXème siècle.

                                                                      Sous la chaire : Hercule terrassant l'Hydre de Lerne

 

Nous reprenons la route vers l'Est jusqu'au France Passion de Pringorieux avec vue sur Monbazillac...

 

Mercredi 7 août

 

Nous démarrons la journée par la corvée-vidange et trouvons difficilement celle de Bergerac récemment transférée à l'entrée du camping... mais sans eau pour rincer d'où recherche de robinet d'eau froide et transport de bidons à l’intérieur du camping. Enfin, nous allons nous garer dans Bergerac sur une place VL... que le restaurateur voisin nous déconseille et nous incite à occuper une place PL pour éviter "la prune".

Bergerac fut un haut lieu de la batellerie et demeure aujourd'hui la ville des sports nautiques ou des promenades en gabarres.

La Dordogne permit aux vignobles alentours de s'épanouir et de faire naître 13 appellations contrôlées.

 

Eglise Notre Dame (1863)

Le Cyrano de Bergerac (statue de 1977)    .

 

Eglise St Jacques, d'origine romane, dont subsistent le clocher-mur et le balcon.

Pause repas face au moulin Malfourat, inaccessible car inclus dans le jardin d'un resto.

A 14h00, halte à Monbazillac à l'OT ou nous regardons une vidéo sur la culture viticole (botrytisation Semillon+Sauvignon+Muscadelle)

Photos du château puis route au SE jusqu'à Issigeac.

                                                                                                                        La maison des Têtes

 

Issigeac est construite sur une importante villa gallo-romaine. Le site fut ensuite occupé par les Mérovingiens.Elle est une cité médiévale qui fait exception au milieu de toutes les bastides avoisinantes. Au cœur de son ancienne enceinte circulaire où les ruelles s'enroulent comme un escargot, on découvre un village de caractère où les ruelles et venelles ressuscitent le passé. Les maisons médiévales de pierre enlacent les maisons à pan de bois uniques en Périgord. Construites aux XIVème et XVème siècles, ayant gardé l'authenticité et la finesse de l'architecture, elles font l'originalité du bourg.

 

 

Eglise St Félicien, gothique tardif

                                                                                                             St Louis, en empereur romain       St Maurice, en centurion romain

 

Nous remontons vers le nord pour visiter le barrage électrique de Tuilières sur la Dordogne. Construit entre 1905 et 1908, cet ouvrage couvre les besoins en électricité d'environ 60 000 habitants. Site expérimental pour la migration des poissons, il est équipé d'un ascenseur à poissons construit en 1989 pour permettre aux saumons, truites de mer, alose, anguillles et autres lamproies de remonter la rivière. 100 000 poissons par an franchissent ce dispositif.

Puis, sous la pluie et retardés par un bouchon sur le pont de Lalinde, nous nous installons au France Passion de Badefols sur Dordogne.

 

Jeudi 8 août

Le ciel est plus clément. Nous allons admirer le confluent Vézere-Dordogne à LimeuilLes pluies de printemps, associées à la fonte des neiges, provoquaient parfois de terribles crues. La rencontre violente des deux flots projetaient les bateaux contre les murailles de la cité.

la chapelle Sainte Catherine

Continuant de remonter le cours de la Dordogne, nous faisons un arrêt photo au cingle de Limeuil, méandre peu visible derrière les arbres.

puis au cingle de Trémolat. Ce plateau calcaire, dont la roche se dissout au contact de l'eau, présente failles, grottes et rivières souterraines.

Nul besoin de voiles pour les barques qui descendent la rivière, le vent étant trop changeant, mais dans un cingle, le vent est contraire et oblige à sortir les rames.

 

Demi tour vers Couze Saint Front et repas sur un parking face à un garage où stationnent des engins à 2 ou 3 roues assez surprenant.

Nous nous dirigeons vers le moulin de la Rouzique en empruntant un chemin bordé d'une paroi rocheuse où l’assèchement des réseaux de sous sol par la canicule de 2003 a provoqué des tassements et mouvements de terrain. Les pluies d'automne ont accru les fissures et entraîné deux éboulements (dec 2003-jan 2004) de 53t de roches qui ont obstrué ce chemin. De nov 04 à déc 08 ont été bâtis quatre piliers (2 de soutènement, un contre le basculement, un contre le déchirement) après dégagement des éboulis

Autre conséquence de la canicule : plus d'eau à la fontaine communale dès l'été 2005... mais en avril 2008, les habitations troglodytes voisines ont subi des remontées d'eau qui était emprisonnée dans une cuvette rocheuse. Cette poche d'eau a été percée en nov 2010. On a mesuré qu'en 48 heures, 12 m3 se sont écoulés.

Parmi les 13 moulins à papier que comptait au XVème siècle le petit village de Couze St Front, seul le moulin de la Rouzique, fidèlement restauré, est en état de fonctionnement.

 

Les chiffonniers apportent leur collecte au moulin où s'effectue le tri (coton, lin, chanvre, ...)

Le tissu est débité en lanières

Mélangées à de l'eau de la Couze au pH neutre et à de la colle (gomme arabique à base de sève de robinier faux acacia), les piles à maillets, actionnées par la force hydraulique développée par la rivière détournée dans un bief, ce qui augmente la force du courant qui fait tourner la roue, vont en faire une pâte à papier. Avant le XVIIème siècle, il fallait deux jours pour obtenir 10 kg de pâte (~500 à 1000 A4) à partir de 10 kg de tissu. La pile à maillets hollandaise produira 30 kg de pâte en 10 heures.

La mise en feuilles se fait avec des "formes", tamis de différents formats, puis les feuilles passent au pressoir. A partir du XIXème siècle, elles passent sur un tapis roulant en feutre où elles sont essorées entre deux rouleaux au rythme de 6 à 10 m/min. Actuellement, on peut "presser" 1 à 2 km de pâte à papier par minutes.

Le filigrane est un motif brodé sur la "forme" et s'inscrit en creux dans la feuille.

Le transport par plateaux de 25 feuilles jusqu'à l'étendoir est effectué par des jeunes filles, sur leur têtes.

Le séchage dure de 3 à 6 jours.            Les volets du séchoir sont pivotants : il faut éviter le rayonnement direct du soleil qui jaunit les feuilles

 

nous repassons par Badefols sur Dordogne pour rallier Cadouin et visiter son abbaye cistercienne du XIIème siècle, une des plus remarquables du Périgord roman.

Façade ouest d'influence saintongeaise

sortie de l'abbaye

Les 2 chaînes suspendues dans l'abside témoignent de l'emplacement du suaire du Christ (présence attestée dès 1214). Cadouin devient alors lieu de pèlerinage. Etudié en 1933, le suaire se révéla avoir été tissé au XIème siècle; il fut donc décroché.

 

 

 

statue du XVème siècle probablement sculpté par un moine du monastère

clocher de l'abbaye vu du cloître


L'architecture de ce monastère s'écarte de la rigueur voulue par St Bernard. En fait, l'abbaye fut affiliée à cet ordre mais non fondée par celui-ci. Le cloître, construit 300 ans après l'abbatiale, est d'un style intermédiaire entre le gothique flamboyant (et finissant) et les prémices de la Renaissance.

L'abbaye de Cadouin est enfouie dans un vallon entre les rivières Couze et Dordogne. Fondée en 1115, il subsiste de cette époque l'église abbatiale, la sacristie et la base romane des bâtiments conventuels. Une des galeries du cloître n'est pas religieuse car elle est réservée aux convers qui s'occupent des travaux des champs.

Les colonnes et consoles sont sculptées sur des thèmes représentant les péchés capitaux.

 

Il ne reste que 25 clefs de voûte sculptées sur les 95 initiales.

 

 

 

Face au siège de l'abbé, il n'y a pas de colonnes afin de préserver la vue sur le jardin qui représente le paradis...

 

Les décorations en forme de chou frisé sont typiques du XVème siècle.

 

Au XVIème siècle, ce seront les feuilles d'acanthe.

 

 

 

 

Et nous retournons à Badefols sur Dordogne pour la nuit.

 

Vendredi 9 août

 

De petites routes nous conduisent à St Avit Sénieur.

Avitus, soldat gallo-romain fait prisonnier par Clovis lors de la bataille de Vouillé en 507, est évangélisé par Clotilde, la femme de Clovis.

Libéré 12 ans plus tard, il se fait ermite et revient dans son pays natal. Il élève une chapelle dédiée à la Vierge.

Près de son tombeau, ses disciples construiront ce monastère. Les reliques de St Avit sont transférées dans l'église en 1118.

Le monastère devient une halte importante sur le chemin de St Jacques de Compostelle.

 

 

 

Etape suivante à Beaumont du Périgord, bastide anglaise fondée en 1272 par Edouard 1er, roi d'Angleterre

Porte de Luzier


L'église St Laurent est une église-forteresse du XIIIème siècle dévastée par les guerres de Religion, restaurée au XIXème siècle et munie d'un complexe système de fortifications dans les parties hautes.

Façade ouest : tour carrée de défense, portail à voussures brisées, frise sculptée, galerie à balustrade ajourée...

la frise historiée du dessus du portail d'entrée se compose de 21 pièces juxtaposées; on y distingue les quatre évangélistes  l'aigle (St Jean), l'homme ailé (St Matthieu), le bœuf (St Luc) et le lion (St Marc) et une chasse au cerf. A gauche, nous distinguons une sirène, 2 personnages enlacés (symbole de la luxure), un être hybride, homme d'un côté, pélican de l'autre (symbole de charité), une tête grotesque et grimaçante, un dromadaire et sa cloche et des personnages et animaux fantaisistes ailés.


Nous visitons ensuite Monpazier 

Avant de démarrer la construction d'une bastide, un mât, le pal, est dressé au centre de la future place du marché. Les rues principales sont assez larges pour que deux charrettes puissent se croiser. Le puits se situe à l'écart pour ne pas gêner la circulation sur la place qui mesure 40x45m à Monpazier qui date du XIIIème siècle. 

bon, nous voila arrivés à la limite de la capacité de ce site... Vous pouvez nous retrouver sur www.voyage-francine-bruno-1.com