Fort du Paillet (Dardilly) le 15 septembre 2013


Après la reddition de 1871 et le paiement des indemnités de guerre à l'Allemagne (jusqu'en 1873), Thiers réorganise le système défensif français. Il engage 900 000 millions de francs or dans la construction de 463 ouvrages militaires. Il en charge le général Séré de Rivières (Directeur du Service du Génie au ministère de la Guerre) qui innove en abandonnant les formes bastionnées au profit de systèmes polygonaux (quadrangulaire ou pentagonal) entourés d'un fossé.Autour de Lyon est créé un second périmètre fortifié (Grande Ceinture) de 65 km comprenant 14 forts et 12 batteries. Il est distant de plus de 6 km de la ville pour la protéger des bombardements. Ce sytème est gardé par 6 000 artilleurs et fantassins.

Le fort du Paillet, construit à 393m d'altitude, de 1874 à 1894, est conçu pour tenir trois mois (munitions, vivres...) en cas de siège.

Sur 225x190m, il présente une entrée à pont-levis à bascule, est cerné d'un fossé de 16m de large (et 700m de long) et protégé par une escarpe de terre de 5m de haut.

 

Le fort est prévu pour 20 pièces d'artillerie et jusqu'à 300 hommes en cas de guerre (juste un détachement de sécurité en cas de paix.

La poudrière, dans l'aile gauche de la caserne, est d'une capacité de 51 tonnes.

En cas de guerre, il y a possibilité de repli dans une caserne de gorge incrustée dans le massif: elle comprend 7 travées sur trois niveaux reliés par galeries et escaliers.

Au niveau supérieur se trouvent les logements, au niveau inférieur, les locaux techniques : cuisine, magasins, citerne...)

Les latrines des officiers sont séparées de celles hommes de troupe.



Citernes et latrines intérieures sont réservées aux périodes de guerre. En temps de paix, lessives et vaisselle, toilettes et fosses d'aisance (tinettes pour la nuit) se font à l'extérieur du fort où il existe un point d'eau.

Le casernement est organisé en chambrées de 52 hommes pas toujours chauffées; les températures recommandées y sont de 12 à 14°C, de 15°C pour les bureaux et 17°C pour l'infirmerie, qui est le seul service à bénéficier d'une douche.

Les soldats dorment dans des lits superposés à deux places. Comme il n'y a ni réfectoire, ni foyer, les repas sont pris sur des tablettes rabattables aux pieds des lits.

Eaux grasses, fumier des chevaux, contenu des fosses d'aisance, coupes de bois et d'herbe sont revendus aux propriétaires agricoles à l'extérieur.

à l'intérieur

guichet "d'alimentation" en munition d'une pièce d'artillerie
guichet "d'alimentation" en munition d'une pièce d'artillerie

"volet" d'un emplacement de tir
"volet" d'un emplacement de tir
cheminée d'aération d'une chambre de tir
cheminée d'aération d'une chambre de tir

"meurtrières"
"meurtrières"

la cuisine


à l'extérieur


débouché de la cheminée d'aération
débouché de la cheminée d'aération
emplacement d'une pièce d'artillerie en dehors du fort
emplacement d'une pièce d'artillerie en dehors du fort
idem
idem


Dès 1885, la nouvelle fabrication d'obus-torpilles chargés de mélinite (explosif brisant) avait obligé à repenser les procédés de construction des forts lyonnais.

Celui de Dardilly est déclassé en 1899 et devient un centre de stockage ou de logement pour les troupes de passage.

Ses canons ne seront jamais utilisés et il ne subira aucune dégradation : trop loin du front pendant la 1ère guerre mondiale, il servira de centre d'internement entre 1942 et 1945.

 

Ses locaux sont actuellement utilisés par des associations locales.